mercredi 15 février 2012

Mes réflexions, un an après la démission de Hosni Moubarak par Daniel Pipes


1. Les prédictions de démocratie , bien trop naïves, émises au cours de l'année se sont avérées être aussi stupides qu'elles semblaient déjà l'être alors quand elles sont apparues. A la place de cela, un leadership militaire avide de pouvoir montre qu'il va faire tout ce qu'il faut pour rester en place.
2. La véritable action est encore à venir. Le régime syrien semble voué à être renversé et cela pourrait avoir des répercussions déstabilisatrices dans le pays le plus important du Moyen-Orient, à savoir l'Iran.
3. Ne confondons pas les régimes arabes avec les peuples arabes. Un de mes thèmes récurrents pendant des années a été "si vous êtes pro-Arabes, vous devez être anti-régimes arabes." Les manifestations en Libye et la Syrie en ont énergiquement prouvé le bien-fondé .
4. Les régimes de Realpolitik [politique réaliste] à Moscou et Pékin vont payer un prix pour leur soutien aux Etats policiers, et en particulier le régime syrien. De même, le pathétique slogan de politique étrangère turque de «zéro problème » s'est avéré signifier zéro problème avec les Etats policiers.
5. Les Islamistes poursuivent l'ancienne habitude du Moyen-Orient de se diviser juste au moment où ils parviennent au succès: Les Frères musulmans et les Salafistes trouvent difficile de coopérer en Egypte. Le Hamas revendique maintenant les factions [palestiniennes] Haniyeh et Meshaal. Lorsque les islamistes prendront le contrôle à Damas, ils rompront avec la République islamique d'Iran. Ankara et Téhéran sont souvent en désaccord.
6. Ma déclaration préférée, qui résume la complexité de l'année écoulée, est la suivante : L'armée israélienne (IDF = Israel Defense Forces) a préparé l'aide humanitaire pour les réfugiés syriens dans une zone tampon située entre le territoire syrien et le territoire contrôlé par les Israéliens, incluant des milliers de gens provenant de la secte alaouite au pouvoir, ce qui a incité le chef d'état-major d'Israël, le lieutenant-général Benny Gantz, à faire d'un ton songeur cette réflexion: «Je ne suis pas sûr que tous les Alaouites courront vers Israël», mais nombreux sont ceux qui agiront ainsi.

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