dimanche 19 février 2012

L’Iran a cessé de vendre du pétrole aux compagnies pétrolières françaises et britanniques


L’Iran cesse ses ventes de pétrole à Paris et à Londres

AP
Les ventes de pétrole aux compagnies britanniques et françaises ont cessé », a déclaré M. Nikzad, porte-parole du ministère iranien du Pétrole. « A la suite de la décision officiellement annoncée par le ministère des Affaires étrangères, le ministère du Pétrole a cessé ses ventes de pétrole aux compagnies britanniques et françaises », a-t-il ajouté.« Nous avons prévu de livrer notre pétrole à d’autres clients », a-t-il ajouté.
Deuxième pays de l’Opep, l’Iran produit 3,5 millions de barils de pétrole par jour et en exporte 2,5 millions.
Il vend un peu plus de 20 % de son pétrole aux pays de l’Union européenne (soit environ 600.000 barils par jour), essentiellement à l’Italie, à l’Espagne et à la Grèce. Téhéran exporte 70 % de son pétrole vers les pays d’Asie.
La France, pour sa part, importait en 2011 quelque 58.000 barils par jour de brut iranien, ce qui couvre 3 % de ses besoins en or noir.
Mercredi, les ambassadeurs de six pays européens (France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal et Pays-Bas) avaient été « invités » par le ministère des Affaires étrangères iranien et mis en garde contre un possible arrêt des livraisons de pétrole.
« Nous pouvons immédiatement remplacer nos clients (européens, NDLR). Si cela n’a pas encore été fait, c’est en raison de la politique humanitaire de l’Iran et de la situation actuelle en Europe », avait déclaré Hassan Tajik, le directeur général pour l’Europe occidentale du ministère, selon les médias iraniens.
Les prix du baril ont connu une brève envolée après cette annonce, qui renforce les inquiétudes sur les approvisionnements énergétiques européens, malgré les assurances de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, sur sa capacité à compenser l’absence de brut iranien.
Vendredi, le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en mars était à 103,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), son plus haut niveau depuis mai 2011.
Téhéran a déjà menacé ces dernières semaines d’interrompre immédiatement ses exportations de pétrole à l’Europe, après l’embargo décidé en janvier par l’UE sur le brut iranien.
Les pays de l’UE se sont mis d’accord le 23 janvier pour imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l’Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d’assécher le financement de son programme nucléaire controversé.
Les nouveaux contrats pétroliers avec l’Iran ont été interdits par l’UE avec effet immédiat, mais les principaux acheteurs de pétrole iranien ont jusqu’au 1er juillet pour annuler les contrats existants, le temps de trouver d’autres fournisseurs.
La baisse des exportations iraniennes n’affecterait guère les importateurs européens, qui ont de toute façon l’intention de « changer de fournisseur », avait relativisé la Commission européenne.
Israël, les Américains et les Européens accusent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme à des fins civiles, ce que Téhéran dément.

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