mercredi 1 février 2012

Les évêques ouest-africains s'inquiètent de la recrudescence du fanatisme mahométan

La première assemblée plénière de la Conférence épiscopale d'Afrique de l'Ouest s'est réunie la semaine dernière à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire. Deux cents évêques des pays francophones, anglophones et lusophones ainsi que des représentants des épiscopats français et italien se sont retrouvés sous le thème déjà utilisé pour le Synode des évêques du Vatican en 2009, « L’Église au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Les prélats ont exprimé leurs inquiétudes face à la recrudescence du fondamentalisme religieux dans la région, et en particulier des violences intercommunautaires au Nigeria, suscitées par les activités de la secte Boko Haram.

Clivage Nord-Sud

Au Nigeria, le clivage nord et le sud du pays n'est pas seulement une question religieuse et politique ; c'est aussi une question économique. La différence se traduit dans les chiffres. Selon les données compilées par le magazine The Economist, au nord le revenu par habitant est inférieur de moitié à celui du sud. Là où un sudiste perçoit 100, un nordiste ne perçoit que 50.
En matière d'éducation, là aussi les inégalités sont criantes. Dans le nord, le taux d'alphabétisation atteint à peine un tiers de celui du sud. Les nordistes s'estiment délaissés par le pouvoir fédéral à qui ils reprochent d'avoir concentré les investissements sur la bande côtière. Selon les spécialistes, le constat n'est pas tout à fait juste. Le sud et le nord connaissent les mêmes problèmes de manque d'énergie ou de routes délabrées.
La richesse du sud provient d'abord de sa position géographique et de son histoire. Les ports sont au sud, de même que le pétrole et les industries qu'il génère. Le sud a vu s'implanter les banques, les industries de transformation, les entreprises de télécommunications. A contrario, le nord s'est spécialisé dans l'agriculture, activité de base moins pourvoyeuse de richesses. Il existe cependant des exceptions, Kano et Kaduna sont deux villes très dynamiques. Les industries agroalimentaires, cotonnières ou l'industrie du cinéma tirent l'économie locale. Les tanneries de Kano exportent le cuir jusqu'en Italie.

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