mercredi 30 mai 2012

Les Etats-Unis ont détourné des sites Internet d’al-Qaïda dans la péninsule arabique

Le Yémen est aux prises avec trois conflits majeurs : outre les tensions séparatistes, résultats d’une réunification mal gérée au cours des années 1990, le pays doit faire face à une rébellion d’essence chiite au nord et à l’activisme d’al-Qaïda dans la péninsule arabique, qui, pour étendre son emprise, a profité de l’instabilité du pouvoir à Sanaa tout en accompagnant les manifestations contre le désormais ancien président Ali Abdallah Saleh.
Ainsi, l’an passé, l’organisation a ainsi pu prendre le contrôle des villes de Zinjibar et Jaar, située dans la province méridoniale d’Abyane. Une situation inacceptable pour le nouveau président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Epaulée par des moyens américains (conseillers, drones), l’armée yéménite a donc lancé une vaste offensive pour reprendre les positions perdues face à AQPA. Depuis deux semaines, de violents combats ont eu lieu, se soldant par la mort de 158 combattants jihadistes et de celle de 59 militaires.
Seulement, AQPA, même si elle a subi des coups durs, est toujours capables de commettre des actions d’envergure. Comme par exemple l’attentat qui a visé la tête de l’armée yéménite, à Sanaa, le 21 mai dernier, à l’occasion des préparatifs du défilé militaire célébrant le 22e anniversaire de la réunification du pays. Plus de 100 soldats y ont perdu la vie…
Parmi les franchises du réseau créé par Oussama Ben Laden, AQPA est sans doute la branche la plus dangereuse. Au cours de ces derniers mois, c’est cette organisation qui a tenté de commettre des attentats aux Etats-Unis. Et il y est même parvenue en novembre 2009, avec la tuerie de Fort Hood, étant donné que son auteur, le commandant Malik Nadal Hasan, a été radicalisé par l’imam al-Aulaqi, un haut dirigeant de ce mouvement, tué en septembre 2011 par un drone américain.
Si le combat contre AQPA a bien évidemment lieu sur « le terrain », il passe également par Internet. Depuis longtemps, cette organisation sait très bien se servir des réseaux numériques, notamment pour y diffuser sa propagande, dont sa revue « Inspire », dans laquelle sont donnés des conseils pour les candidats au jihad.
Justement, le 23 mai, lors d’une rencontre avec le Special Operations Command, basé à Tampa en Floride, Hillary Clinton, la responsable de la diplomatie américain, a révélé qu’une unité spéciale du département d’Etat, appelée « Center for Strategic Counterterrorism Communications », avait mis en échec une campagne de propagande à des fins de recrutement lancée sur Internet par AQPA.
« En l’espace de 48 heures, notre équipe a couvert les mêmes sites de versions modifiées de leurs messages en affichant le bilan des morts des attentats d’Al-Qaïda parmi le peuple yéménite » a-t-elle affirmé. « Nous constatons que nos efforts commencent à avoir un impact parce que des extrémistes font part de leur mécontentement et demandent à leurs sympathisants de ne pas croire tout ce qu’ils lisent sur l’internet » a-t-elle ajouté, non sans humour.
Le lendemain, le porte-parole du département d’Etat a donné plus de détails sur cette opération, en donnant comme exemple celui  » d’une photo mise en ligne » par les jihadistes, montrant des « des cercueils enveloppés du drapeau américain ». « Nous avons fait un ‘contre-post » dans lequel on peut voir des cercueils recouverts du drapeau yéménite pour bien souligner que ce sont des Yéménites qui sont tués par Al-Qaïda au Yémen » a-t-il expliqué.
Cette « contre-propagande » ferait partie d’une opération plus large, à laquelle prennent part des experts des réseaux parlant couramment l’arabe, le somalien ainsi que l’ourdou et issus de la communauté du renseignement, du Pentagone ou encore des forces spéciales. Ces derniers font un travail de veille sur Internet et les réseaux sociaux et interviennent pour dénoncer les actions d’al-Qaïda.

EXCELLENT JOB !!

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