jeudi 21 février 2013

Après le nazisme et le bolchévisme : l’islamisme

André
Bercoff
Ecrivain, journaliste.
Il fut notamment journaliste à l’Express, directeur de la rédaction de France-Soir et directeur littéraire dans plusieurs maisons d’édition dont Belfond et Robert Laffont. Auteur d’une quarantaine de livres.

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Devant la pluie des commentaires plus ou moins judicieux d’experts plus ou moins autoproclamés, il convient de tendre son tablier à la recherche de la perle qui illuminera la journée. Notamment celle-ci : comment se fait-il que l’on puisse pratiquer des enlèvements au Nord Cameroun alors que ce pays est si loin du Mali ?
Certains mauvais esprits ne se sont pas fait faute de rappeler que ledit pays a une frontière commune avec le Nigeria où les mouvements jihadistes, tel que l’admirable Boko Haram, sévissent depuis des années. Ils pratiquent entre autres activités aussi humanistes que caritatives, le massacre des chrétiens, l’incendie des églises, l’amputation des voleurs, la lapidation des femmes surprises en compagnie d’un homme, même s’il ne s’est rien passé entre eux, et autres divertissements du même acabit sur lesquels nos élites sidérées, lobotomisées et boboïsées d’Occident et d’ailleurs, font assourdissant silence.
Encore et toujours, rappelons aux crétins ou aux démagogues qui hurlent à l’islamophobie dès qu’on rappelle ces réalités quelque peu dérangeantes, que l’objectif premier des islamistes radicaux, salafistes et autres fous d’Allah, est d’abord de prendre en otage la population musulmane, qui, comme tous les hommes, les femmes et les enfants du monde, a envie de vivre avant de mourir, de connaître le bonheur plutôt que son contraire et de respirer dans l’euphorie plutôt que dans l’esclavage. Depuis des dizaines d’années, ceux qui ont suivi la naissance de ces mouvements qu’un Manuel Valls a eu raison de traiter de « fascistes » — au grand dam des bonnes consciences de la gauche molle — savent très bien que l’objectif de toutes les franchises d’Al Qaïda et de ses centaines de labels et de millésimes est de réinstaurer le Califat aboli aux lendemains de la Première Guerre mondiale par ce traître de Mustapha Kemal Atatürk et d’établir la charia sur toute la Oumma islamique, à l’intérieur de laquelle ne devrait exister nulle frontière et aucun autre pouvoir que celui édicté au VIIe siècle.
Dur réveil. On pouvait croire, après les aventures du nazisme, du fascisme et du bolchevisme de Staline à Pol Pot, que le temps des assassins était terminé. Fin de l’Histoire, disaient certains. À nouveau, une idéologie totalitaire, forte, financée et organisée, montre qu’elle ne reculera devant rien pour essayer d’établir et d’agrandir ses territoires. Encore une fois, cela ne concerne pas que l’Occident, mais le monde entier, musulmans en première ligne, croyants, agnostiques, athées et tous ceux pour qui la pulsion de vie devra toujours l’emporter sur l’instinct de mort. Au-delà des otages qu’il convient bien sûr de libérer, l’enjeu est désormais visible, clair, descriptible pour tous ceux qui ont encore la plus élémentaire dignité de ne pas se boucher les yeux et les oreilles. À Paris comme à Gao. À Londres comme à Kaboul. À Marseille comme à Quetta.
André Bercoff, le 21 février 2013

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