mardi 9 avril 2013

Corée du Nord – L’espion qui avait tout prévu

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Le présent article se divise en trois parties : 1- les récentes déclarations de la Russie et de la Chine ; 2- les révélations d’un agent sud-coréen ; 3- le dossier dreuz.info sur les services secrets nord-coréens.
 
Récentes déclarations de la Russie et de la Chine
 
Le président russe Vladimir Poutine a salué, aujourd’hui, lundi 8 avril 2013, le report par les Etats-Unis, d’un test de missile balistique intercontinental à capacité nucléaire de type Minuteman 3 (prévu cette semaine depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie), report visant à apaiser le conflit latent avec la Corée du Nord (alliée « nucléaire et balistique » des mollahs iraniens et du régime syrien).
Poutine a en outre déclaré ce lundi : « Est-ce qu’il y a un danger ? Oui, il y en a un, bien sûr. La catastrophe de Tchernobyl serait un conte pour enfants à côté d’un conflit nucléaire avec ce pays ». Ces derniers jours, la Russie, traditionnellement alliée de la Corée du Nord, a pris ses distances avec ce pays.
La Chine, elle aussi jusqu’à présent alliée de la Corée du Nord, a voté les dernières sanctions de l’ONU à l’encontre de Pyongyang. La Chine s’est inquiétée, hier, dimanche 7 avril 2013, de la poussée de fièvre sur la péninsule coréenne. Le président chinois Xi Jinping, visant sans la nommer la Corée du Nord, a déclaré : « Personne ne devrait être autorisé à précipiter dans le chaos une région, et à plus forte raison le monde entier, par égoïsme ».
 
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Révélations d’un agent sud-coréen
 
De son côté, l’envoyé spécial de L’Express, Marc Epstein, a publié l’analyse que voici (extraits adaptés ; voir le lien vers la source en bas de page) : un agent du renseignement de Corée du Sud avait correctement prédit l’enchaînement des événements sur la péninsule. S’il dit vrai, les jours à venir sont effrayants. Les dernières mises en garde de Pyongyang avaient déjà été annoncées, il y a quelques semaines, par un agent du renseignement de Corée du Sud.
Vendredi 5 avril, le régime nord-coréen a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est, laissant craindre un tir imminent, et averti que la sécurité des missions diplomatiques dans la capitale ne serait plus assurée à compter du 10 avril. La dictature dynastique de Kim Jong-un invite ainsi les diplomates étrangers à quitter les lieux, car une guerre pourrait éclater d’un jour à l’autre.
Ces déclarations avaient été prédites il y a trois semaines dans un article du JoongAng Daily, l’un des principaux quotidiens sud-coréens, comme le rappelle Max Fisher, observateur attentif de la péninsule et journaliste au Washington Post. Dans son texte, publié le 14 mars dernier, le journaliste citait un membre des services de renseignement de la Corée du Sud: Pyongyang recommandera aux missions diplomatiques étrangères d’évacuer leurs ressortissants étrangers, annonçait-il. Ce serait la deuxième phase d’un plan en trois étapes, destiné à tout faire pour que la péninsule coréenne semble se rapprocher de l’état de guerre sans pour autant verser dans un conflit armé.
Auparavant, prédisait la même source, Pyongyang multipliera les déclarations menaçantes en direction du Sud afin de faire croire que la guerre est imminente. De fait, c’est ce qui s’est produit. Puisque l’agent sud-coréen a correctement prédit l’enchaînement des événements jusqu’à présent, qu’annonçait-il pour la suite ? Rien de bon. Selon lui, la troisième étape, celle qui reste à venir, prendra la forme d’un attentat terroriste contre un édifice public dans le Sud, tel qu’un aéroport, ou, une attaque armée comme celle menée contre le Cheonan.
La corvette de la marine sud-coréenne Cheonan, dont le naufrage, en 2006, a provoqué la mort de 46 marins. Séoul a accusé Pyongyang, de manière convaincante, d’avoir torpillé le bâtiment depuis un sous-marin (ndmg – depuis 2006, l’information a été confirmée ; c’est bien la Corée du Nord qui a torpillé la corvette de la marine sud-coréenne Cheonan).
L’action terroriste est un modus operandi largement éprouvé par le régime nord-coréen, l’un des plus isolés de la planète. Outre des dizaines de kidnappings menés au Japon et ailleurs, Pyongyang est parvenu à décapiter, en 1983, le cortège présidentiel sud-coréen, lors d’une visite officielle en Birmanie. Quatre ans plus tard, peu avant les Jeux olympiques de Séoul, un Boeing sud-coréen explose en vol avec 115 personnes à bord. Une guerre ouverte serait suicidaire de la part de Pyongyang. En revanche, comment exclure une action terroriste — non-revendiquée — comme il se doit ? Ou, a minima, un tir symbolique de missile ? L’avenir dira si l’espion sud-coréen a vu juste (fin des extraits adaptés de l’analyse de Marc Epstein publiée sur lexpress.fr ; voir le lien vers la source en bas de page).
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Dossier dreuz.info – Les services secrets nord-coréens
 
Nous avons déjà eu l’occasion de révéler, sur dreuz.info, que les services secrets nord-coréens se composent primo, du Ministère de Protection de la Sécurité de l’Etat, sorte de KGB, chargé du renseignement extérieur comme du contre-espionnage interne ; secundo, du service de renseignement militaire, qui dépend du Ministère de la Défense.
Et tertio, de « la 35ème chambre », en fait le Département des Liaisons Internationales, chargé des relations avec les partis politiques « frères », et, aussi, le Département du Front Uni du Travail, chargé des contacts avec les « organisations de masses » et avec la communauté coréenne a l’étranger, permettant par ce biais d’obtenir des informations sur la situation dans un pays donné, autant de services qui dépendent du Comité Central du Parti.
Les services secrets nord-coréens se sont notamment développés pendant et après la Guerre de Corée. Pour mémoire, lors de la Guerre de Corée en 1950-1953, l’histoire a failli basculer dans la troisième guerre mondiale. En effet, tout a commencé par une guerre en Corée, de juin 1950 à juillet 1953. La première année, la Corée du Nord a déclenché les hostilités. Elle a envahi la Corée du Sud.
Les États-Unis ont eu aussitôt la conviction que, à travers ce nouveau conflit, les Soviétiques ont voulu tester la capacité de riposte américaine. Ils sont d’ailleurs intervenus sans tarder en Corée avec le soutien de l’ONU et de leurs alliés. Le monde entier a redouté une troisième guerre mondiale.
L’URSS n’est pas intervenue directement en Corée. Le pire a été évité. La Guerre de Corée a fait de très nombreuses victimes : 38’500 soldats de l’ONU ; 70’000 soldats sud-coréens ; deux millions de soldats nord-coréens et chinois ; et trois millions de civils.
 

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