vendredi 21 octobre 2011


 Les Etats-Unis ont appelé vendredi le Pakistan à prendre "dans les jours ou les semaines" à venir des "mesures fortes" pour éradiquer les refuges de rebelles talibans afghans sur son territoire, et les pousser à faire la paix avec le gouvernement de Kaboul.
En visite à Islamabad, où elle était arrivée la veille de Kaboul, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a souligné l'importance du Pakistan dans la résolution du conflit afghan, exposant ses priorités d'un ton résolu mais de manière moins agressive que d'autres responsables américains qui s'en étaient pris récemment au "double jeu" de leur allié vis-à-vis des islamistes.
Mme Clinton a appelé le Pakistan à soutenir les Etats-Unis sur les deux axes de leur stratégie afghane: appel aux talibans à négocier la paix et intensification des opérations militaires pour neutraliser leurs attaques.
Sur ce dernier point, elle a répété la nécessité d'éradiquer les refuges de talibans afghans installés au Pakistan, dans les zones tribales reculées et difficiles d'accès situées juste de l'autre côté de la frontière afghane, en demandant cette fois à Islamabad de prendre des "mesures fortes" au plus vite.
"Nous avons eu des discussions très approfondies et nous espérons les rendre opérationnelles dans les prochains jours et semaines", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue pakistanaise Hina Rabbani Khar.
Cela fait des mois que Washington appelle en vain Islamabad à lancer une intervention militaire dans le district tribal du Waziristan du Nord, notamment contre le réseau taliban afghan Haqqani, impliqué selon Washington dans de nombreuses attaques contre les Occidentaux en Afghanistan.
Avant de quitter le Pakistan pour le Tadjikistan en début de soirée, Mme Clinton a révélé lors d'une rencontre avec les médias locaux que des émissaires américains avaient rencontré l'été dernier des responsables du réseau Haqqani.
Cette prise de contact a été organisée par les services secrets pakistanais (ISI) et à leur demande, selon un responsable américain qui accompagnait Mme Clinton. Elle a toutefois eu lieu avant la série d'attaques contre les intérêts américains en Afghanistan dont Washington soupçonne qu'elles ont été organisées par le réseau Haqqani.
Les Etats-Unis ont depuis durci leur discours et leurs opérations contre ce groupe taliban, et mis la pression sur le Pakistan pour qu'il l'attaque dans ses bases arrières des zones tribales frontalières de l'Afghanistan.
En septembre dernier le prédécesseur du général Dempsey, l'amiral Mike Mullen, avait été plus loin en décrivant le réseau Haqqani comme le bras armé du Pakistan en Afghanistan.
Islamabad, parrain historique des talibans lorsqu'ils étaient au pouvoir (1996-2001), est régulièrement accusé de continuer à les soutenir pour défendre ses intérêts en Afghanistan, et y lutter notamment contre l'influence de son rival indien, pays allié des Etats-Unis et du gouvernement afghan.
A défaut d'offensive militaire terrestre -- que l'armée pakistanaise déjà sollicitée sur d'autres fronts contre les islamistes ne se dit pas capable de mener aujourd'hui -- Mme Clinton a demandé à Islamabad "un plus grand partage des renseignements" qui permette de limiter les incursions des talibans d'Haqqani en Afghanistan. Ou de pouvoir les cueillir côté afghan de la frontière, où l'Otan et les forces afghanes ont pour cela lancé cette semaine une vaste offensive, à quelques semaines de l'arrivée du rude hiver afghan, souvent synonymes de ralentissement voire de gel des opérations militaires.
Hina Rabbani Khar a de son côté indiqué que le Pakistan était prêt à coopérer davantage avec les Etats-Unis. Mais si elle a admis l'existence de sanctuaires rebelles au Pakistan, elle a nié qu'ils bénéficient d'un quelconque soutien des autorités.
Source : Google actualités

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