mardi 4 octobre 2011

Afghanistan : le Courage et l’Honneur de nos Soldats

Il y a des morts à la guerre, l’Afghanistan n’échappe pas à la triste réalité. La mort est présente en chaque minute de la mission, elle s’estompe une fois à l’abri et revient le lendemain. Un officier du 17 RGP vient de donner sa vie. Les uns, les hommes de terrain, les fantassins, la côtoient à chaque sortie. Les autres, les hommes de l’arrière, la redoutent pour leurs camarades.



La guerre, ne n’oublions pas, c’est le risque de mourir mais c’est aussi l’acte suprême de pouvoir donner légalement la mort soi-même. C’est aussi risquer d’être coupé en deux vivant et de vivre le restant de ses jours dans un fauteuil roulant.
Dans les lunettes de tir des talibans : des soldats de l’OTAN, des Français. Dans les lunettes de tir de nos soldats : des talibans. La mort du 75ème militaire français nous plonge dans une terrible interrogation : pourquoi ? Pourquoi alors que nous allons quitter la zone définitivement dans à peu près deux ans.

En 1943, aucun soldat ne s’est dit « dans deux ans c’est fini », la veille de la fin de la guerre, des hommes tombaient encore sans savoir que le lendemain apporterait la paix. Dans deux ans, en Afghanistan, ce sera quoi ? La paix ? Quelle paix ? Alors jusqu’à ce terme on acceptera que des soldats tombent.

Il faudra bien donner un jour une solide explication à cette énigme : « Se battre non pas jusqu’à la victoire mais jusqu’à un terme calendaire ». Cette notion doit être extrêmement difficile à intégrer lorsqu’on se met à penser aux conséquences d’une mission effectuée une semaine, un mois, six mois avant de plier définitivement le camp vers la France.

Quid de la qualité des missions futures et proches de la sortie quels que soient les résultats alors obtenus sur le terrain. La fouille de tel ou tel village nécessitera-t-elle le même zèle et la même exposition au danger alors que les valises sont déjà faites ? Le mental de nos soldats doit être particulièrement trempé pour accepter le sacrifice suprême sans réelle contrepartie, celle de la victoire et du sacrifice potentiel de leur vie pour une cause à la fois noble et valable.

A l’heure où on se bat en Europe, à coups de milliards pour sauver les meubles, nos soldats nous font l’honneur de se comporter avec panache pour des soldes insignifiantes en égard à leur engagement. Ces militaires méritent l’admiration et le respect de la Nation.
Nous avons bien de la chance d’être servis par de tels hommes.

Source : Armee.com du 8 septembre 2011

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