jeudi 29 août 2013

Bombes chimiques en Syrie, les coupables sont peut-être ailleurs

C’est aujourd’hui une évidence, des armes chimiques ont été utilisées pour la seconde fois en Syrie sur la population civile, en revanche il semble peu probable que ces armes aient été utilisées par l’armée régulière de Bachar El Assad, même si tout l'accuse, qui, si elle s’est distinguée par des meurtres en série, par des enlèvements, par des tortures horribles sur des enfants et des adultes, sur la population syrienne, il ne semble pas que la méthode radicale employée de l’arme chimique soit du fait du gouvernement syrien, comment en effet, pouvoir justifier par la suite une fois le pouvoir restauré, une quelconque autorité ?
Et quel intérêt aurait Assad d'attirer l'ONU en Syrie, depuis deux ans de conflit, il pouvait assassiner comme il le souhaitait, alors quel serait son intérêt d'utiliser des armes chimiques sur son peuple ?
C'est un assassin, mais certainement pas un idiot.
En revanche, on ne parle pas assez d’Al Qaïda, qui, si ces soldats de Dieu sont capables d’assassiner et de trancher la tête d’enfants kurdes en Syrie, sous prétextes qu’ils ne pratiquent pas l’Islam comme Al Qaïda le réclame, sont tout à fait capables de lancer des bombes chimiques sur la population pour accuser le gouvernement en place et motiver les puissances occidentales contre le régime dictatorial de Bachar el Assad.
Nous devons rester très prudents dans cette affaire et bien observer la réalité de terrain, qui de toutes les façons nous montrera que du côté du gouvernement en place, nous avons des assassins, et du côté d’une certaine résistance, la résistance Islamique internationale n’a rien à voir avec le peuple, nous avons des criminels patentés qui sont capables du pire pour prendre le pouvoir.
Le leader charismatique d’Al Qaïda exécuté par les américains au Pakistan, avait commis plus de meurtres en Afghanistan sur les populations civiles que l’on pourrait l’imaginer. Le Commandant Massoud, grand résistant et libérateur du pays, attendait la libération de l’Afghanistan pour juger et condamner Ben Laden pour ses crimes commis sur le territoire Afghan contre la population afghane, il le considérait comme un criminel, un assassin qui devait être jugé par un tribunal comme tout criminel de guerre, mais Massoud a été assassiné par Ben Laden et par d’autres.
Aujourd’hui, la technique employée est simple, on lance une bombe chimique, on appel l’ONU, l’ONU se présente, on lance une seconde bombe chimique sur la population et on attire le regard vers la cause « logique », le gouvernement d’el Assad, ce qui serait logique en effet, mais c’est trop logique, trop facile, nous avons là une méthode employée depuis des années par les résistants arabes, les communistes, comme de mettre des armes dans les ambulances en Palestine et d’appeler au secours la communauté internationale en prétendant que les Israéliens tirent sur des ambulances qui ne transportent en fait aucun blessé, mais des armes de guerre, pour la résistance palestinienne.
Cette technique était déjà employée à Budapest en 1956, par la police politique communiste pour amener des armes à la Maison de la Radio où étaient retranchés quelques policiers qui tiraient du toit sur les civils. Mais les étudiants interceptèrent les ambulances qui prétendaient charger les blessés de la Maison de la Radio, alors que les blessés étaient les étudiants, les femmes, les enfants, les curieux qui étaient venus voir ce qui se passait. Les étudiants ont arrêté et ouvert les ambulances et ont découvert des armes, à partir de cet instant le soulèvement est devenu une révolution.
En Syrie, il semble se passer la même chose, nous avons des civils qui se révoltent, se greffent des opportunistes islamistes prêts à tout pour obtenir le pouvoir comme en Egypte, des brigades internationales islamistes envahissent le pays et chassent les civils, ils prennent la place des civils et ne se battent pas pour le peuple mais pour l’Islam. Les civils syriens ne sont pour eux que de la chair à canon, ils sont le prétexte à leur guerre sainte, toute la haine de l’Islam contre les musulmans modérés est ici ; en Syrie, un musulman modéré est un ennemi et doit être éliminé et tant pis si des camarades sont pris dans les gaz, c’est pour une cause juste, celle de la radicalisation.
Alors, je mettrais un bémol sur cette sordide affaire et je n’accuserais pas comme semble le faire notre ministère des affaires étrangères le gouvernement Syrien, qui pour une fois, n'est peut-être pas coupable de ce qu'on l'accuse, je porterais mon regard sur ceux qui se cachent et qui se frottent les mains de leur succès relatif, comme les américains, qui décident de voter une loi pour armer les rebelles, mais lesquels ? Or depuis la mi-août, des commandos jordaniens, israélien, américains encadrent des opposants syriens en Syrie... Si les USA apportent un soutient logistique, ils peuvent également tirer les ficelles pour provoquer une crise internationale en agissant de la pire des façons, après tout, c'est la guerre...
Comment aujourd'hui faire le tri entre le bon et le mauvais rebelle ? L'intérêt des USA dans cette affaire est de gagner la Syrie aux Russes et de protéger Israël (qui a déjà déclaré qu'ils n'hésiteraient pas à utiliser la bombe atomique si nécessaire), pourtant, les Israéliens sont à ce jour incapables de régler le problème du Hamas au Liban, malgré l'atteinte au régime Syrien, c'est encore un problème de géo-politique et ce sont les civils qui en font les frais.
Mais tout cela me rappelle un scénario similaire en Irak, pas vous ? Et s'ils parviennent à déchoir Assad, comment se débarrasser de toutes ces milices islamiques ? La Syrie est loin d'être tirée d'affaire, et le chaos s'installe petit à petit, en guerre, en guerre de maquis, la Syrie sera un deuxième Irak pour les USA, et encore une ombre de scandale à venir.
Si l’évidence saute aux yeux, c’est que quelque chose ne va pas, et c’est le cas en Syrie.
Encore une question, qui vend les armes chimiques et à qui ? Les pays Occidentaux, puisque les autres n'ont pas la technologie... et qui fournit aux hôpitaux, la Cortisone et l'Atropine pour lutter contre les gaz chimiques ? Les mêmes! Ces médicaments tombaient à point nommé, n'y a-t-il pas ici un heureux hasard dans le malheur de la population syrienne bombardée ?
Alors, qui favorise le conflit ? ceux qui vendent et fournissent les armes assurément...
Nous vivons une époque formidiable…
Source : Mediapart

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