jeudi 15 août 2013

Les chrétiens d'Egypte pris pour cible

"Aux vieilles jalousies s'est ajoutée, le 3 juillet, la présence du pape copte Tawadros II aux côtés du général Sissi lors de l'annonce de la destitution du président Morsi".
Prier "pour la paix, le dialogue et la réconciliation" dans le pays, c'est le voeux du pape François après que des dizaines d'églises, coptes majoritairement, aient été attaquées depuis mercredi. Les chrétiens d'Egypte semblent en effet avoir été pris pour cible dans ce conflit qui oppose depuis plusieurs semaines pro et anti-Morsi.
 Le Youth Maspero Union, un mouvement de la jeunesse copte, accuse en effet les partisans du président déchu de mener "une guerre de représailles" contre les coptes. D'autres sources parlent également d'églises catholiques et protestantes incendiées. Tous les chrétiens, qui représentent 10% de la population, semblent donc visés. Mais pourquoi ? Parce qu'à l'instar du patriarche copte, ils ont soutenu majoritairement la décision de l'armée de destituer Mohammed Morsi, toujours en détention dans un endroit tenu secret.
 Dans la région el-Menia, où vit une importante communauté chrétienne, des heurts opposaient les forces de l'ordre à des partisans de l'ex-chef d'Etat islamiste. Ils ont coupé des routes y incendiant des pneus, ont ajouté les responsables de la sécurité. A Sohag, une ville située plus au sud où vivent également de nombreux chrétiens, des pro-Morsi ont jeté des cocktails molotov sur l'église Mar Gergiss, située dans l'enceinte du diocèse de la ville, a rapporté l'agence Mena, évoquant des actions de représailles à la dispersion des manifestants au Caire.
 Le 12 août, LeMonde.fr consacrait d'ailleurs un article aux chrétiens persécutés de Bani Ahmad après avoir relevé de nombreux témoignages. "Dans cette région de Haute-Egypte, les chrétiens, surtout coptes orthodoxes mais aussi protestants, représentent une part importante de la population. Ici, leurs terres sont plus vastes et plus fertiles que celles des musulmans. A ces vieilles jalousies s'est ajoutée, le 3 juillet, la présence du pape copte Tawadros II aux côtés du général Sissi lors de l'annonce de la destitution du président Morsi", raconte le journaliste du quotidien français présent sur place. Celui-ci n'a pu que constater que, "depuis, des attaques contre les coptes ont eu lieu dans le Sinaï, au Caire ou à Louxor, faisant une douzaine de morts." Mais à l'ouest de la ville, le son de cloche est tout autre de la part des musulmans qui dénoncent les "provocations des chrétiens".

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