lundi 7 octobre 2013

Mieux vaut massacrer sa femme qu’adhérer au FN

Orage cette nuit, coup de tonnerre au matin. C’est la panique dans les états-majors autour de la machine à café : le dernier baromètre TNS-SOFRES sur la cote du personnel politique donne Marine Le Pen ex æquo avec François Fillon, Alain Juppé et Christine Lagarde (33 %).
En effet, quand on interroge les Français sur les personnalités qu’ils voudraient voir jouer un rôle dans les prochains mois, la présidente du Front national arrive derrière Manuel Valls (43 %), et deux points seulement derrière Nicolas Sarkozy (35 %).
Plus affolant pour la classe politique, on pronostique à Marine Le Pen un avenir radieux, estimant qu’elle pourrait faire aux prochaines élections un score supérieur de 10 à 15 points à celui obtenu aux dernières présidentielles, ce qui l’amènerait autour de 30 % et la placerait, craint-on, en tête aux européennes. Le Front national devant le PS et l’UMP, voilà le tiercé pour l’été prochain.
Malgré cela – mais c’en est aussi pour une bonne part la raison –, les bien-pensants continuent de se pincer le nez et de mettre au ban toute personne qui oserait afficher sa sympathie pour la dame blonde.
Dernier flingué en vol, l’humoriste Jean Roucas qui déplorait hier, dans une interview donnée à Nice Matin, la chasse à l’homme dont il est l’objet depuis quinze jours. « Ce qui m’a choqué et qui me choque encore, c’est qu’on m’interdise de travailler, parce que j’ai affiché mes sympathies politiques », dit-il. Puis évoquant Bertrand Cantat « qui vient de sortir un album et va probablement refaire une tournée », et dont on nous rebat les oreilles depuis quelques jours, Jean Roucas constate « avec effroi, que la gauche caviar qui tient les rênes du métier du spectacle pardonne plus facilement à un type qui a massacré sa femme à coups de poing qu’à moi qui ai eu tort de dire mes sympathies ».
Il est vrai que la profession compte dans ses rangs de grandes consciences moralisatrices, souvent d’anciens zélateurs des Staline, Mao, Pol Pot et Cie dont on attend encore vainement qu’ils regrettent de les avoir soutenus. Monsieur Bedos, par exemple, qui s’est fendu d’une tribune dans le Huffington Post d’Anne Sinclair.
Il écrit : « Franchement, je ne pensais jamais à Jean Roucas. Je croyais même qu’il était mort, c’est dire ! C’est pour cette raison que, quelque part, il ne faudrait pas en faire trop. Après tout, ce n’est qu’un has-been. Un « humoriste » oublié tout aussi démodé que Collaro. Mais bon, j’en ai connu bien d’autres, des traîtres. Avant lui, Robert Ménard était une personne fréquentable. Par pur carriérisme politique et intérêts personnels, il a par la suite également rejoint les rangs frontistes. [...] Ça, c’est ce que j’appelle des traîtres. »
Cher Monsieur Bedos, on juge à l’aune de ses propres pratiques. On vous savait haineux, mais en plus vous êtes idiot : comment pouvez-vous imaginer qu’on rejoigne le Front national – ce qu’au demeurant Robert Ménard n’a jamais fait – par « carriérisme politique et intérêts personnels » lorsqu’on sait à quel suicide professionnel cela conduit, notamment grâce à des gens comme vous ? Mais au fait, vous, Guy Bedos, que seriez-vous sans le soutien de toute cette extrême gauche avec qui, de Fête de l’Huma en raouts politiques, vous bouffez le caviar à la louche depuis des décennies ?
On donne aujourd’hui le Front national à 30 % dans les urnes. Continuez ainsi, demain il sera à 50 %.



Marie Delarue
Ecrivain, musicienne, plasticienne.

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