mardi 14 mai 2013

"Al Qousseir encerclée et privée de tout renfort..."


L'armée syrienne a pris lundi le contrôle de trois nouveaux villages dans la région centrale de Qousseir, coupant ainsi la route aux renforts destinés aux rebelles assiégés dans la ville éponyme, a déclaré à l'AFP un officier sur les lieux.
"L'attaque a commencé ce matin contre les villages de Dumaïna al-Gharbiya, al-Haydariya et Ich al-Warwar, qui ont été pris à l'issue de trois heures de combats", a précisé cet officier sous le couvert de l'anonymat.

La prise de ces villages situés entre Homs et Qousseir, est importante "car elle coupe les renforts aux hommes armés (insurgés) retranchés dans Qousseir, selon l'officier.

Selon le quotidien syrien al-Watan, proche du régime, "l'armée syrienne a entièrement encerclé la ville de Qousseir, prenant en étau les milices armées qui s'y barricadent et qui se servent des civils comme boucliers humains".

Le journal ajoute que l'armée "a suspendu ses opérations dans la ville afin de permettre l'évacuation des civils".

Des habitants et des militants ont indiqué pour leur part que les combats se poursuivaient autour de Qousseir, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des combats violents se déroulent depuis des semaines dans la région de Qousseir, frontalière avec le Liban, entre les forces gouvernementales aidées par des combattants du Hezbollah chiite libanais d'une part et les rebelles d'autre part. Ces derniers, continuent de progresser dans la province centrale et stratégique de Homs, de même que dans la province de Deraa (sud). 
 
Les affrontements se sont intensifiés dans la province de Damas, contrôlée en majorité par le régime, qui utilise son aviation dans les provinces septentrionales d'Idleb et d'Alep où les rebelles sont en position de force.


Alors que les combats ne connaissent aucun répit entre soldats et rebelles, la Commission européenne a prévenu qu'à moins d'un règlement politique "très prochain", "la communauté humanitaire ne pourra simplement plus faire face à l'ampleur sans précédent des besoins".
Affirmant avoir atteint "le point de rupture", elle a annoncé dimanche une aide "supplémentaire de 65 millions d'euros" pour venir en aide aux réfugiés et déplacés, qui représentent désormais plus du quart de la population syrienne.

La crise humanitaire s'aggrave
 
Selon l'ONU, le nombre de déplacés a atteint 4,2 millions de personnes, auxquels s'ajoutent plus de 1,4 million de Syriens ayant fui à l'étranger -notamment au Liban, en Jordanie et en Turquie.

"Plus les atrocités et les combats continuent, plus les gens fuient. Rien n'indique (...) que cela va diminuer", a dit Kristalina Georgieva, commissaire européenne en charge de la coopération internationale et de l'aide humanitaire après une visite au camp de Zaatari, dans le nord jordanien, qui accueille plus de 160.000 réfugiés syriens.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'attend à ce que le nombre des réfugiés en Jordanie atteigne 1,2 million fin 2013, soit l'équivalent d'un cinquième de la population jordanienne.

Plus de 80.000 personnes, pour près de la moitié des civils, ont été tuées en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad, transformée en rébellion armée en raison de la répression, selon un dernier bilan de l'OSDH.

Rencontre Obama-Cameron à Washington

Dans le même temps, le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron s'entretenaient lundi de la Syrie à Washington.

MM. Obama et Cameron se sont retrouvés dans le Bureau ovale à 10H00 (14H00 GMT) et devaient participer à une conférence de presse vers 11H15. La visite du dirigeant britannique intervient trois jours après sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, soutien jusqu'ici indéfectible de Bachar el-Assad.

M. Cameron a affirmé à la radio publique américaine NPR avoir décelé une "véritable percée" diplomatique entre Washington et Moscou avec l'idée d'organiser une conférence internationale afin de trouver un règlement conforme à un accord conclu à Genève le 30 juin 2012 entre les grandes puissances.

Mais cet accord ne précise pas le sort de M. Assad et l'opposition syrienne continue de considérer son départ du pouvoir comme une condition préalable à toute discussion.
"Nous avons toujours des divergences publiques (avec Moscou) sur Assad", a reconnu M. Cameron sur NPR. "Je pense qu'il est complètement illégitime à cause de ce qu'il a fait à son peuple. Il faut qu'il parte. Le président Poutine a une opinion différente".

En plein ballet diplomatique pour tenter de régler un conflit qui déborde déjà des frontières syriennes, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra mardi en Russie pour tenter d'empêcher Moscou de vendre des missiles à Damas. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan sera de son côté reçu jeudi par M. Obama à la Maison Blanche.

La Coalition de l'opposition syrienne, qui a répété considérer le départ de M. Assad comme une condition préalable à tout dialogue, a annoncé qu'elle discuterait de la proposition russo-américaine le 23 mai. D'ici là, elle consulte ses alliés régionaux, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, a annoncé lundi son chef par intérim.

Lors de la réunion du 23 à Istanbul, elle doit aussi en principe élire son nouveau président, après la démission d'Ahmed Moaz al-Khatib.


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