lundi 20 mai 2013

Les combats s’intensifient en Syrie, Israël menace


L’armée syrienne, appuyée par des militants chiites du Hezbollah libanais, a lancé dimanche une offensive pour reprendre aux insurgés la ville stratégique de Koussaïr, tandis qu’Israël a menacé la Syrie de nouvelles attaques avant la tenue d’importantes réunions sur le plan diplomatique.
Le secteur de Koussaïr a une importance stratégique pour le gouvernement syrien qui veut assurer un corridor vital, où cas où la Syrie se désagrégerait, entre la plaine libanaise de la Bekaa, bastion du Hezbollah soutenu par l’Iran, et les régions de la côte syrienne où vivent de nombreux alaouites, membres d’une branche du chiisme à laquelle appartient le président syrien Bachar al Assad.
Les combats entre des unités mécanisées de l’armée syrienne, soutenues par les miliciens chiites, et les rebelles ont fait au moins 52 morts dans le secteur de Koussaïr, situé à dix kilomètres de la frontière libanaise.
Des avions syriens ont bombardé la ville, également soumise à des tirs d’artillerie très nourris. On a compté parfois cinquante impacts à la minute, a dit par téléphone un opposant sur place, Hadi Abdallah.
« L’armée attaque Koussaïr avec des blindés et de l’artillerie, au nord et à l’est, tandis que le Hezbollah tire au mortier et au lance-roquettes du sud et de l’ouest », a-t-il précisé. « La plupart des morts sont des civils victimes des bombardements. »
Bachar al Assad a parallèlement exprimé ses doutes sur le succès d’une conférence de paix sur la Syrie. Les pourparlers proposés par Moscou et Washington ne permettront pas d’arrêter le terrorisme, estime le président syrien dans une interview au journal argentin Clarin.
« On croit qu’une conférence politique arrêtera les terroristes dans le pays. C’est irréaliste », a déclaré le président interrogé en Syrie par Clarin.
Le 7 mai, Moscou et Washington ont proposé la tenue d’une conférence internationale à laquelle seraient conviés aussi bien des représentants d’Assad que de l’opposition, dans l’espoir de trouver une solution politique à la guerre civile.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry devrait en dire plus lors d’une réunion mercredi en Jordanie des « Amis de la Syrie », un groupe de pays arabes et occidentaux qui souhaitent le départ de Bachar al Assad. De nombreux pays de ce groupe sont sceptiques sur cette initiative de paix russo-américaine.
ENLÈVEMENT
La Russie souhaite la participation de l’Iran, principal soutien de Bachar al Assad dans la région, à la conférence. La France y est opposée.
Mercredi toujours, le Royaume-Uni et peut-être aussi la France, tenteront de persuader le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’Union européenne de ne pas reconduire tel quel l’embargo sur les armes qui expire le 1er juin et d’autoriser au contraire l’armement de certains des rebelles syriens.
L’opposition syrienne, très divisée, se réunira jeudi à Istanbul pour décider de sa participation à la conférence de paix tandis que le comité « Syrie » de la Ligue arabe se réunira également le même jour à la demande du Qatar, peut-être pour avaliser la décision de l’opposition.
De son côté, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a laissé planer la menace de nouvelles frappes aériennes en Syrie, afin d’empêcher le Hezbollah et d’autres groupes radicaux d’acquérir les armes ultraperfectionnées que Moscou aurait récemment livrées à Damas.
A l’issue de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres dimanche, Benjamin Netanyahu a assuré que son gouvernement « se préparait à tous les scénarios » d’évolution possible du conflit syrien.
La politique d’Israël consiste « à empêcher autant que possible la dissémination d’armes sophistiquées au Hezbollah et à d’autres groupes terroristes », a-t-il expliqué.
Israël n’a pas pris ouvertement parti depuis le début du conflit en Syrie, mais des sources occidentales et israéliennes ont confirmé que l’aviation israélienne avait mené plusieurs raids contre des dépôts d’armes iraniennes qu’elle pensait destinées au Hezbollah.
Dans une tentative de contre-attaque, les combattants rebelles ont enlevé le père du vice-ministre des Affaires étrangères, Faiçal Mekdad, dans la province de Deraa, dit-on de source proche de l’opposition.
« Le neveu de Mekdad avait été pris et échangé contre des prisonniers de l’Armée syrienne libre. On pense qu’un accord similaire va être conclu pour son père », explique le militant Al Moutassem Billah du groupe d’opposition Cham News Network.
Avec Suleiman al-Khalidi et Jeffrey Heller; Jean-Stéphane Brosse, Guy Kerivel, Tangi Salün, Jean-Loup Fievet et Danielle Rouquié pour le service français

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