mardi 7 mai 2013

L'Iran veut développer un 'Google Earth' version islamique

L’Iran souhaite développer un « Google Earth islamique », rapporte Courier International qui cite un article du journal The Times. Ce logiciel de cartographie version islamique mettra en ligne des cartes 3D qui respectent la manière dont Téhéran comprend et voit le monde.
Ce projet témoigne de l’emprise autoritaire du président Mahmoud Ahmadinejad, explique Courrier International qui précise que depuis une dizaine d'années, l’évolution démocratique de la cartographie effraie les dictateurs car elle reflète de manière exact la réalité géographique sans être soumises au joug politique. Le « Google Earth islamique », nommé Basir qui signifie spectateur dirigerait les peuples du monde vers la réalité, selon les dires du ministre iranien de la Communication, Mohammad Hassan Nami, doctorant en administration publique de l’université Kim II-Sung de Pyongyang, en Corée du Nord. Selon ce dernier, Basir sera différent du Google Earth original qui est « intégré dans le dangereux triangle composé par les Etats-Unis, l’Angleterre et les sionistes ».
Les clichés pris de la Terre par les satellites seraient couplés à des informations en accord avec la vision islamique du monde et avec la propagande du pouvoir en place. Ainsi, le logiciel indiquera la direction de la Mecque et spécifiera les adversaires du régime iranien. Par ailleurs, il se pourrait également que la présence d’armes nucléaires en Iran soit volontairement effacée des cartes.
Les cartes ont été pendant environ trois millénaires des déclarations à vocation politique. Elles divisaient le monde selon les possessions et appartenances des Etats. Elles étaient éloignées de la vérité et reflétaient les éléments jugés importants par le cartographe. L’objectif de la cartographie était défini et le sceau du propriétaire y était apposé selon que celui-ci estimait que la civilisation se situe à tel endroit et la sauvagerie à tel autre.
Les cartes représentent également l’entendement politique du monde. Courier International cite l’exemple du planisphère de l’Allemand Arno Peters, en 1974, qui exagérait les dimensions du Tiers-Monde en réponse aux déformations de la taille des pays de la projection traditionnelle de « Mercator » en faveur des Etats riches du Nord. Durant la période des grandes découvertes, les cartographes anglais avaient aussi l’habitude d’imposer leur vision scientifique (en respectant les accords commerciaux et stratégiques de l’empire) dans les zones inconnues grâce aux cartes. Par exemple, sur les cartes de la période victorienne, le rose impérial recouvrait une zone allant de la Grande-Bretagne, au centre, à la quasi-totalité du monde.
En 1891, dans une volonté d’objectivité, le cartographe allemand Albrecht Penck, a élaboré une « carte internationale du monde », basée sur la collecte de données issues de l’ensemble des organismes nationaux de cartographies. Ce planisphère devait représenter de manière égalitaire tous les Etats. Toutefois, ce fut un échec car la localisation des montagnes, des lacs et des frontières était le centre de nombreux désaccords. Enfin, en 1940, une bombe de l’armée de l’air nazie atterrissait sur les locaux où l’étude était toujours en cours anéantissant ainsi son aboutissement.

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