jeudi 17 janvier 2013

Mali : ce qu’on ne nous dit pas…

On ne dit pas assez, me semble-t-il, que les méchants barbus qui sévissent au Mali et ailleurs se sont servis « façon supermarché » dans les casernes libyennes brutalement désaffectées, dans les dépôts d’armes et autres coffiots libyens. Ils doivent leur armement, les lingots d’or et les dollars US que les chefs barbus trimballent dans les peaux de chèvres accrochés aux ridelles de leur pick-up ainsi que les centaines de mercenaires venus grossir leurs rangs, au fait que Sarkozy, BHL sous le bras, a activement participé à la déstabilisation de la Libye et de la région en liquidant Kadhafi.
On ne dit pas assez aussi que, depuis cette époque, la Libye est devenue un gigantesque merdier dont la vocation est de saigner de plus en plus. Ce qui me fait penser à l’Irak depuis que les Américains ont trucidé Saddam Hussein pour des raisons exclusivement commerciales et stratégiques, au prétexte que l’Irak détenait des armes de destruction massive, ce qui était un gros mensonge d’État.
On ne dit pas assez non plus que les pays africains sont incapables d’avoir une armée digne de ce nom, que les militaires africains sont à de rares exceptions près — Afrique du Sud, Algérie, Maroc et Egypte — chargés par leurs dirigeants à grands coups de chicottes d’asseoir leur pouvoir, de maintenir l’ordre dans leur pays respectif, et qu’il est donc impossible qu’ils soient convenablement opérationnels au Mali.
On ne dit surtout pas que, quasiment chaque fois, hélas, que des militaires africains ont été engagés à la demande de l’ONU chez l’un de leurs voisins, ils se sont conduits en soudards, violant, volant, pillant les populations qu’ils étaient chargés de protéger. Quant à la formation des militaires maliens en quelques semaines par l’armée française, cela relève bien plus d’un rêve politiquement béat que de la réalité.
Cela étant, François Hollande a fort bien fait de faire intervenir nos troupes et de durcir le ton vis à vis des terroristes: « Il faut les détruire. » a-t-il récemment déclaré….
Cette intervention non seulement redore notre blason en Afrique mais a le mérite de mettre en évidence ce que les spécialistes de défense, à commencer par nos militaires, clament depuis des années : notre armée est sous-équipée en matériel et armement, en transport de troupes notamment…
On ne dit pas assez, enfin, que nous sommes punis, privés d’image par la grande muette qui, à la mode américaine et ce depuis la guerre du Golfe, autorise ou non les journalistes à se rendre sur le terrain. On doit principalement cette punition à la polémique entre les journalistes et l’armée, née lors de la prise d’otages de nos deux confrères de France 3 en Afghanistan.
En attendant les images, cette censure fait le bonheur des bavards professionnels et autres spécialistes « Afrique » et « défense nationale » qui, depuis le début de l’intervention au Mali, ont envahi tous les écrans et occupent pacifiquement mais pas gratuitement le terrain.
 
Jacques Tillier, le 17 janvier 2013

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