jeudi 27 juin 2013

Egypte : Monica Hanna risque sa vie et sa carrière pour protéger le patrimoine de l'Humanité

Pendant que l'égyptologue Monica Hanna se bat pour préverver le patrimoine égyptien, le Président Morsi a nommé comme gouverneur de Louxor un ancien terroriste qui a participé à l'assassinat de 62 personnes dont 58 touristes à Louxor même en 1997. Cette décision est non seulement un indice de la nature profonde de ce régime, mais également un crachat lancé au visage de tous les peuples civilisés qui reconnaissent leur dette envers la civilisation de l'Égypte pharaonique.
Merci Mme Hanna pour votre engagment héroïque. 
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La réputation de Monica Hanna comme archéologue dépasse largement les frontières de l’Égypte, mais ce n’est pas sans risque. 
Pendant qu’elle documentait, avec plusieurs journalistes, le pillage d’un site antique de sépultures, plusieurs hommes, dont l’un portait un fusil en bandoulière, l’ont menacée. « J’ai entendu l’un d’eux dire : battez-la et prenez sa caméra », a déclaré Hanna.
Après 45 minutes de discussion, elle a été autorisée à partir. « Les gens d’ici participent au pillage et ne veulent pas que l’on prenne des photos car cela mettrait fin à leur trafic », a-t-elle expliqué.
Hanna, 30 ans, a pris l’initiative d’exposer le pillage des antiquités qui a explosé depuis la révolution égyptienne de 2011. Elle débat avec des représentants du gouvernement à la télévision égyptienne, elle amène des journalistes sur les sites pillés, et encourage les Égyptiens à protéger leur patrimoine.
Pour Nigel Hetherington, archéologue et co-fondateur de Past Preservers, qui relie les universités et les médias sur les questions archéologiques, elle est « incroyable » ... une révolutionnaire dans le vrai sens du terme.
Elle a complété un baccalauréat en égyptologie et chimie de l’archéologie à l'Université américaine du Caire, puis a obtenu une maîtrise en enseignement de l'anglais, suivie d'un doctorat en sciences archéologiques de l'Université de Pise en Italie. Elle poursuit présentement des études postdoctorales à l'Université Humbolt de Berlin.
Mais son travail n'est pas apprécié de tous, et elle reçoit souvent des menaces par téléphone : «Des gens prétendent que je suis payée de l’étranger, que je travaille pour des intérêts étrangers, ou que je fais cela pour ma gloire personnelle». Un policier a dit à son oncle qu'elle devrait arrêter car «elle dérange de très gros bonnets».
Hanna reconnaît q’elle met sa carrière en jeu : «Le ministère des Antiquités pourrait à l’avenir refuser de m’accorder un permis pour travailler sur des sites archéologiques. Mais bon, c’est l’éthique ou la carrière : si je ne peux pas dénoncer ces pillages, je n’aurai pas d’endroit où enseigner un jour à mes étudiants que nous avons fait de notre mieux pour protéger notre patrimoine».
Elle s’est engagée, dit-elle, parce que les archéologues étrangers ont peur de perdre leurs permis de travail s'ils parlent, et que les inspecteurs des antiquités qui signalent les pillages sont généralement ignorés. «Si les Égyptiens ne protègent pas leur patrimoine, qui le fera ? », demande-t-elle.
Source : Egyptologist risks life, career to expose looting, TrivLive, 17 juin 2013. Traduction par Poste de veille

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