jeudi 20 juin 2013

Le mouvement libanais est en train de faire du continent une véritable base arrière.

Le mouvement libanais du Hezbollah est présent en Syrie et travaille de concert avec l’Iran. Mais ce qui est moins connu, c’est que l’organisation terroriste gagne sans cesse du terrain en Afrique. L’universitaire israélien Ely Karmon revient sur les enjeux de cette présence indésirable, dans une interview publiée par RFI.
L’expert explique que depuis plusieurs années, des incidents se multiplient en Afrique de l’Ouest, prouvant l’existence de cellules du Hezbollah sur le territoire africain. Il cite le crash d’avion de Cotonou en 2003: parmi les tués, un membre du Hezbollah, qui transportait 2 millions de dollars en espèces, une somme fournie par des communautés libanaises de Côte d’Ivoire et de Sierra Leone en soutien au Hezbollah. Le chercheur indique qu’ils sont plusieurs notables libanais bien implantés dans divers pays d’Afrique de l’Ouest à financer les infrastructures du groupe chiite.
Le chercheur ajoute que le département de la justice américaine vient de publier une liste de quatre noms mettant en cause quatre représentants du Hezbollah implantés en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Gambie, Côte d'ivoire, Sierra leone).
Ely Karmon donne un autre exemple, plus récent: le 30 mai 2013, une cellule du Hezbollah est démantelée par les autorités nigérianes dans l’Etat de Kano et trois ressortissants libanais sont arrêtés par les forces de l’ordre. Selon l'universitaire, le chef chiite nigérian cheikh Zakzaky, très influent dans la région de Kano, pourrait être mis en cause dans cette affaire, bien que les autorités nigérianes n’aient pas encore évoqué cette connexion.
D’après l’universitaire, cette activité du Hezbollah en Afrique répond à plusieurs nécessités. Elle sert à «contourner les sanctions que les Etats-Unis et la communauté européenne ont décidé contre les intérêts économiques de l’Iran». Pour le chercheur, le Hezbollah tente de «déstabiliser» les pays pro-américains et «radicaliser» les Etats anti-américains, dans le but de mener des actions contre les gouvernements du bloc occidental, «c’est à dire Israël, les Etats-Unis et peut-être même l’Europe».

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