vendredi 16 septembre 2011


Sans surprise, la menace terroriste qui plane sur la France à l’automne 2011 est toujours élevée. Il semble même qu’elle aille en s’accentuant, les motivations de nombreux individus d’en vouloir à Paris pour sa politique internationale étant encore plus nombreuses que par le passé. Toutefois, avant de tenter de cerner quelle est cette menace, il est utile de revenir sur ce qu’est le « phénomène terroriste ».
Définition(s) du terrorisme
Les définitions du terrorisme sont nombreuses, personne n’ayant réussi à se mettre d’accord sur un texte commun. La raison de ce « cafouillage » est bien simple : des individus sont considérés par certains comme des « terroristes » alors que pour d’autres, ils sont des « combattants de la liberté, pour l’indépendance, de la foi, etc. »…
Selon le Larousse, le terrorisme est un « ensemble d’actes de violence commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité ou renverser un gouvernement ».
La Loi du 09 novembre 1986 parle d’« infraction en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».
Le département d’Etat américain décrit l’« usage calculé de la violence ou de la menace pour créer la peur destinée à contraindre ou intimider des gouvernements ou des sociétés dans le but d’atteindre des objectifs politiques, religieux ou idéologiques ».
En fait, le terrorisme est simplement une méthode de combat. Cette méthode est le premier niveau de la « guerre asymétrique » appelée dans les années 1950/60 « guerre révolutionnaire ». En effet, suite aux combats d’Indochine, elle a été théorisée par certains stratèges militaires français dont le colonel Roger Trinquier. Elle est aujourd’hui communément appelée la guerre du « faible au fort ».
Lorsque le « faible » n’a que peu de moyens, il utilise le terrorisme pour se faire connaître, voire reconnaître. Au fur et à mesure de sa montée en puissance, il passe au niveau supérieur : celui des actions de guérilla sans toutefois abandonner le terrorisme. Enfin, quand il se sent enfin prêt à affronter directement son ennemi, le « faible » passe au dernier niveau : celui de la guerre classique.
Deux exemples viennent illustrer ces propos :
la guerre d’Indochine puis du Vietnam qui a vu le succès des « faibles » (les Viets) contre les forts : les « colonialistes » français et les « impérialistes » américains ;
les Tigres tamouls qui ont connu la défaite une fois qu’ils se sont crus assez forts pour passer au troisième stade, celui de la guerre classique après avoir « libéré » le Nord du Sri Lanka.
Aujourd’hui, trois théâtres d’opérations retiennent l’attention :
l‘Irak, où les insurgés sont restés au niveau « terrorisme » avec quelques incursions – pour certains groupes (notamment ceux inspirés par Téhéran) – dans le domaine de la « guérilla » ;
l’Afghanistan : les taliban sont incontestablement au niveau de la « guérilla ». Si les forces de la coalition se retiraient aujourd’hui, les taliban passeraient vraisemblablement au troisième niveau : celui de la « guerre frontale classique » avec de bonnes chances de l’emporter rapidement. Un rappel historique : il a fallu deux ans aux rebelles afghans pour s’emparer du pouvoir à Kaboul après le départ des Soviétiques en 1989. Ce délai serait certainement beaucoup plus court aujourd’hui.
La Libye. Ici, la problématique est inversée. En effet, la menace conventionnelle représentée par les forces armées du colonel Kadhafi peut muter en menace non conventionnelle. En effet, les fidèles du bouillant leader libyen peuvent très bien ourdir des actions terroristes dirigées contre les pays membres de l’OTAN en général, et contre la France en particulier. Il est à noter que Bernard-Henri Lévy bénéficie d’une protection rapprochée car sa position très en pointe dans la lutte contre le régime libyen en fait une cible très exposée.
Le Liban constitue un cas un peu à part pour l’instant. Toutefois, les choses pourraient évoluer de manière très défavorable en cas d’accroissement des tensions avec l’Iran. La « non intervention » de fait des pays occidentaux dans la crise syrienne semble résulter du désir de maintenir un certain « calme » au Liban. Par contre, les services syriens pourraient se lancer dans des mesures de rétorsion à l’étranger.
Les menaces terroristes en France
Il y a trois grands types de menaces en France :
la menace « traditionnelle » que font peser des mouvements « historiques » comme le FLNC et l’ETA. Mais à peu près tous les mouvements insurrectionnels de la planète qui ont une représentation officielle ou clandestine en France ;
la menace « islamique radicale » en distinguant les sunnites d’Al-Qaida et les chiites inspirés par Téhéran ;
la menace « de demain » alimentée par les mouvements insurrectionnels issus des mouvances altermondialistes, écologistes et anarchistes, auxquelles ils convient d’ajouter les extrémistes de tous poils qui trouvent dans le terrorisme le moyen de se faire connaître.
Les mouvements insurrectionnels « historiques »
> Le FLNC et les mouvances associées
Ces mouvements qui se disent « nationalistes » sont aujourd’hui plus criminels que politiques. Le risque terroriste qu’ils représentent est limité sur le continent mais plus élevé en Corse. Toutefois, les « nationalistes » ne s’en prennent généralement qu’aux biens et aux représentations du pouvoir (parfois, cela est allé jusqu’au meurtre comme celui du préfet Erignac le 6 février 1998). Ce risque relativement faible n’exclut pas les bavures et autres pertes collatérales, particulièrement lors des règlements de comptes qui sont assez fréquents ces derniers temps. Si la plupart surviennent sur l’île de beauté, ils peuvent s’étendre au Continent et plus particulièrement à Marseille, Grenoble, Lyon et Paris.
> ETA
Pour les indépendantistes de l’ETA, la France représente plus une base arrière qu’un terrain d’opérations. Toutefois, les activistes de l’ETA sont extrêmement dangereux, surtout lorsqu’ils sont confrontés directement aux forces de police. Ce mouvement est aujourd’hui en état de faiblesse, ce qui explique sa proposition de trêve unilatérale faite à l’automne 2010.
> Les autres mouvements
La France, terre d’accueil particulièrement permissive reçoit sur son sol beaucoup de mouvements insurrectionnels étrangers : KONGRA GEL (ex PKK), LTTE, Sentier Rouge péruvien, Moudjahédines du peuple iraniens, etc.
Leur objectif premier est d’y recueillir des fonds destinés à financer leur lutte. Pour cela, ils ponctionnent leurs expatriés grâce au racket qu’ils appellent pudiquement « impôt révolutionnaire ». Ils profitent également des facilités offertes par la législation française pour s’y livrer à des actions de propagande et de recrutement. Ces mouvements représentent un risque quasi nul pour la sécurité du pays en dehors des règlements de compte qui peuvent être le fait de factions rivales (par exemple des nationalistes turcs contre des indépendantistes kurdes) ou par des services spéciaux étrangers comme le VEVAK iranien ou le MOSSAD.
Les mouvements islamiques radicaux
> Al-Qaida central
Oussama Ben Laden souhaitait l’établissement d’un « califat mondial ». Pour cela, il avait défini des terres de djihad « proches » et « lointaines ». La France entre dans cette deuxième catégorie.
A de nombreuses reprises, les leaders d’Al-Qaida central basés dans les zones tribales pakistanaises ont menacé directement la France. Ainsi, fin octobre 2010, Ben Laden avait déclaré dans un message destiné au « peuple français » via Al-Jazeera que la France ne connaîtrait de sécurité que si elle se retirait d’Afghanistan et cessait ses « injustices » à l’égard des musulmans. Il avait fait également directement référence à la prise d’otages de citoyens français au Sahel : « tout comme vous tuez, vous êtes tués. Tout comme vous prenez des prisonniers, vous êtes pris en otages. Tout comme vous menacez notre sécurité, nous menaçons votre sécurité [...] s’il est du droit de la France d’interdire aux femmes libres de porter le voile, n’est-il pas notre droit de pousser au départ vos hommes envahisseurs en leur tranchant la tête ? ».
> Al-Qaida dans la Péninsule Arabique (AQPA)
Cette branche d’Al-Qaida qui est basée au Yémen (depuis sa fuite d’Arabie saoudite) peut mettre le régime de Sanaa en péril d’autant qu’il est confronté à d’autres menaces qui sont une rébellion dans le nord et un mouvement séparatiste dans le sud-est du pays. AQPA tente d’exporter la révolution islamique. Il s’est particulièrement fait connaître par la tentative d’attentat du 25 décembre 2009 du vol Northwest Airlines n°253 Amsterdam-Détroit sans compter les attaques contre l’USS Cole en 2000 et contre le Limburg en 2001. L’envoi de deux colis piégé vers des lieux de culte juifs de Chicago, fin octobre 2010 est aussi dans les mémoires.
Le 29 octobre 2010, deux avions, l’un l’UPS (United Parcel Services) et l’autre de Qatar Airways, se posent en urgence, le premier en Grande-Bretagne (East Midlands Airport), l’autre à Dubaï. Des renseignements venant des services saoudiens affirment qu’ils transportent des colis suspects adressés à des centres religieux juifs à Chicago (un colis UPS, l’autre FedEx). Les enquêteurs découvrent des charges opérationnelles dissimulées dans des imprimantes. L’explosif (300 et 400 grammes) utilisé est du PETN (tétranitrate de pentaérythirol ou penthrite) déjà employé lors de la tentative d’attentat du vol Amsterdam-Détroit du 25 décembre 2009 et lors de la tentative d’assassinat du vice-ministre de l’intérieur saoudien, le prince Mohammad bin Nayef Ben Abdelaziz al Saud le 27 août 2009. Les experts en explosifs avaient été étonnés de la sophistication des charges et de leur système de mise à feu. L’artificier serait le Saoudien Khalid Ibrahim Hassan Al Asiri – alias Abou Saleh – le propre frère du kamikaze qui a tenté de tuer le prince saoudien avec un « suppositoire explosif ». Il est sur la liste des 85 personnes les plus recherchées par Riyad.
La spécificité des dirigeants de ce mouvement réside dans le fait qu’ils ont tous connus l’incarcération.
Son chef, Abou Basir Nasir al-Wuhayshi, l’ancien secrétaire d’Oussama Ben Laden rejoint l’Iran en décembre 2001. Il est arrêté par les autorités iraniennes qui l’extradent vers le Yémen en 2003, son pays d’origine. Il réussit à s’enfuir en compagnie de25 autres détenus de la prison centrale de Sanaa en 2006.
Son adjoint Abou Soufyan al-Azdi al Shahri (détenu n°372), le chef des opérations Qassim al Raimi et le chef opérationnel Abou Hareth Muhammad al Awfi (détenu n°333) ont tous fait de la prison (dont Guantanamo pour deux d’entre eux ; ils ont ensuite été renvoyés en Arabie saoudite pour y subir un programme de réinsertion).
Le théologien d’AQPA serait le saoudien Ibrahim Suleiman Arbaysh, l’ancien détenu n°192 de Guantanamo.
Enfin, Anwar al Awalki, ce prédicateur américano-yéménite, inspirateur de nombreuses actions terroristes est réfugié au Yémen.
> Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)
AQMI hait la France pour son passé colonial, parce que Paris « soutient » Alger, parce que des militaires français sont présents en Afghanistan, au Liban et au Sahel, et parce que les musulmans sont « maltraités » en France.
Ses dirigeants actuels ont délivré de nombreuses menaces à l’égard de la France. En particulier Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, le chef d’AQMI qui serait installé à l’est d’Alger.
Le responsable des enlèvements de nos ressortissants est Abdelhamid Abou Zeid qui serait en concurrence directe avec Mokhtar Belmokhtar dit « M. Marlboro ». D’autres opérations du même type ne sont pas à exclure dans la zone saharo-sahélienne.
L’important n’est pas de savoir si AQMI va commettre un attentat en France, mais quand et où ? AQMI représente une menace certaine pour la France.
> Autres mouvements djihadistes
Les filières qui peuvent agir en France pourraient aussi provenir du Caucase (filière tchétchène) ou d’Asie centrale (Mouvement islamique d’Ouzbekistan/MIO). En effet, on se rappelle encore des « filières tchétchènes » et le MIO et diverses filiales (dont l’Union du Jihad Islamique/IJU) sont bien implantées en Allemagne.
> Les récentes menaces djihadistes
- Début septembre 2010, les services algériens ont alerté leurs homologues français de la possibilité d’un attentat-suicide dans les transports parisiens commis par une femme. La date du 16 septembre était même donnée. Heureusement, rien ne s’est passé. Peut-être qu’échaudés par les mises en garde gouvernementales et l’accroissement des contrôles, les activistes ont renoncé à leur projet.
- Quelques jours plus tard, des renseignements fournis par les services américains ont fait état de la possibilité d’actions de « filières pakistanaises » en Europe, particulièrement en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France. Il s’agirait de commandos constitués principalement d’Européens qui ont été formés sur le théâtre AfPak. Le projet consisterait à attaquer certaines grandes villes en employant le système des attentats de Bombay de novembre 2008 qui ont duré plus de trois jours et fait 175 tués et 308 blessés. Un commando de dix hommes avait alors rejoint Bombay par la mer puis s’était scindé par groupes de deux qui ont attaqué des objectifs symboliques mais faciles : des « cibles molles » : des hôtels, la gare centrale, etc. Cette menace est crédible quand on sait qu’un responsable de cette tuerie, le Pakistanais Ilyas Kashmiri a été nommé à la mi-2010 responsable des opérations extérieures d’Al-Qaida. Toutefois, il est possible que cet individu ait été tué par un raid de la CIA au Pakistan.
- En octobre 2010, la menace est venue de la branche Al-Qaida dans la Péninsule Arabique (AQPA). Le renseignement a alors été fourni par les services saoudiens. Les renseignements étaient alors vagues.
- Fin octobre 2010, Adam Gadhan, un porte parole américain d’Al-Qaida central a appelé les musulmans présents aux Etats-Unis et en Europe (les musulmans vivant dans les banlieues pauvres de Paris, Londres et Détroit) à passer à l’action en leur rappelant que le djihad est un devoir obligatoire. Il s’adressait vraisemblablement aux aspirants « loups solitaires ».
La mort de Ben Laden le 2 mai de cette année a provoqué l’ire des activistes des activistes islamiques dépendant d’Al-Qaida central. Même si ce sont les Etats-Unis qui sont les premiers visés, la France reste dans le peloton de tête des pays susceptibles d’être menacés directement pour venger la disparition du leader fondamentaliste saoudien. Al-Qaida central représente donc une menace potentielle.
> La menace d’origine chiite
On a tendance à oublier la menace chiite orchestrée par Téhéran. En effet, l’Iran considère que la France est un ennemi en raison de sa politique étrangère (Liban, participation à l’embargo, etc.)
L’Iran a déjà utilisé le moyen terroriste contre la France, que ce soit sur le territoire ou à l’étranger. Si la situation de l’Iran se dégrade considérablement, et en particulier, en cas d’une intervention militaire américaine ou israélienne contre ses infrastructures nucléaires, une des mesures de riposte programmée par Téhéran est le déclenchement d’actions terroristes dans les Etats jugés comme « ennemis ».
Ils peuvent agir grâce aux services spéciaux (VEVAK) dirigés par Heydar Moslehi et la brigade Al Qods placée sous l’autorité du brigadier général Qassem Soleimani. Les services spéciaux iraniens et leur bras armé, le Hezbollah libanais, représentent une menace possible pour la France.
Les menaces de demain
> Les altermondialistes
Ils rejettent la mondialisation et la société capitaliste dans leur ensemble. Certains sont des héritiers du communisme internationaliste, ils rêvent des « petits matins qui chantent ». D’autres, plus pacifistes, sont à la recherche d’une troisième voie située entre le capitalisme et le communisme. Si la menace représentée par l’islam radical venait à disparaître, il est certain que des groupes issus du mouvement alter mondialiste prendraient aussitôt le relais.
> Les écoterroristes
Ils défendent la promotion de l’écologie et la cause animale par la violence. Ils sont très actifs dans le monde anglo-saxon où ils s’attaquent principalement aux laboratoires pharmaceutiques. En France, leurs actions sont actuellement anecdotiques.
> Les anarchistes
Mouvements très anciens puisqu’ils remontent à avant la révolution de 1917. Ils sont en train de monter en puissance à infiltrant à tous les mouvements de revendications. Ils sont majoritairement classés à l’extrême gauche mais certains anarchistes auraient plutôt des affinités d’extrême droite.
Ils sont tous pour la destruction de l’Etat, frisant le nihilisme. Ils peuvent avoir des pulsions suicidaires et représentent un risque terroriste ponctuel. Les colis piégés expédiés depuis Athènes au début novembre auraient été confectionnés par un groupuscule anarchiste appelé « conspiration des cellules de feu ».
> Les extrémistes de toutes tendances
L’exemple norvégien a attiré l’attention sur des loups solitaires qui pourraient être issus de l’extrême droite.
Les moyens et les méthodes terroristes
Les réseaux
Les mouvements insurrectionnels sont formés de cellules de diverses tailles. Ces dernières forment des réseaux. Ils n’ont pas tous la même structure. Certaines sont « pyramidales » (Hezbollah Libanais, LTTE, ETA, etc.), d’autres « horizontales » comme Al-Qaida, et enfin, entre les deux : « en étoile » (FARC).
Le recueil de fonds
Le principal souci des mouvements clandestin est le nerf de la guerre : l’argent. Pour en obtenir, deux moyens sont employés :
les « impôts révolutionnaires » (extrême gauche) ou les dons (islamiques) ;cette activité s’assimile souvent à du racket pur et simple ;
les activités purement criminelles comme le trafic de drogue (FARC), la contrebande (AQMI), les escroqueries diverses et variées, les vols avec violence (extrême gauche, anarchistes), etc.
Le recrutement
Un mouvement qui ne recrute pas de nouveaux membres finit par disparaître. Toutefois, la paranoïa exacerbée qui règne au sein des mouvements clandestins constitue un frein au recrutement. En effet, les activistes ont en permanence la crainte d’être infiltrés par des services de renseignement ou d’être trahis par l’un des leurs.
C’est également vrai pour les islamistes qui se méfient des recrues « occidentales » qui arrivent sur un théâtre d’opération, particulièrement en AfPak. Ces dernières sont soumises à de nombreux interrogatoires et des vérifications sont faites dans leur pays d’origine. De toute façon, les « nouveaux convertis » resteront des « musulmans de seconde zone ». Il est extrêmement rare qu’ils obtiennent un poste de responsabilité. Par contre, ils sont appréciés comme « chair à canon » ou comme kamikazes.
L’agit/prop
Mot qui date de l’époque de l’expansionnisme soviétique. Cela veut dire : « combiner l’agitation et la propagande ». Le but consiste à créer un climat favorable à l’insurrection : attirer des sympathisants (les « imbéciles utiles » comme le disait Lénine) et terroriser les adversaires.
Tous les gouvernants ont peur de ce phénomène qui relève de la guerre psychologique. Les mesures prises par les responsables des sociétés visées sont utilisée pour les retourner contre elles, souvent en se livrant à de la désinformation. Les medias, souvent à leur insu, participent largement à ces stratégies tactiques.
Les émeutes
Moyen classique qui consiste à transformer des manifestations revendicatives en actions violentes. Les activistes utilisent alors tous les savoir-faire de la « gestion des foules » partant du principe élémentaire qu’au sein d’une foule, les sentiments développés sont plus émotionnels que rationnels.
L’effet peut toutefois se révéler négatif avec le temps car, l’opinion qui peut être au départ neutre ou même favorable aux revendications exprimées, peut tout d’un coup se « retourner » car elle prise de peur pour ses intérêts individuels immédiats.
Les coups de main en tous genres
Très efficaces sur le plan tactique, ils nécessitent un certain « professionnalisme » des exécutants. Les derniers exemples marquants sont ceux de Bombay en novembre 2008, de l’attaque du parlement tchétchène le 19 octobre 2010 et de l’attaque en règle qui a eu lieu en Norvège le 22 juillet 2011.
Cette méthode permet également de se procurer des fonds grâce à des actes criminels comme les attaques de bijouteries survenues à Kirkouk à la fin octobre 2010.
Les enlèvements
Deux buts sont poursuivis : l’un financier en demandant une rançon, l’autre politique. Dans ce deuxième cas, la vie des otages est gravement en danger.
Les bombes
Les attentats à la bombe ont lieu depuis l’invention de la poudre. Toutefois, les Sri Lankais du LTTE et les islamistes du Hezbollah (chiites) puis d’Al-Qaida (sunnite) ont apporté la « nouveauté » du kamikaze.
Les loups solitaires
Le phénomène du « loup solitaire » a été théorisé aux Etats-Unis. Il s’agit d’individus isolés qui, prenant leur inspiration idéologique et les savoir-faire sur le net décident de passer à l’action. Ils sont d’autant plus redoutables que, généralement, ils ne sont pas connus des services de police. Parfois, leur manque de professionnalisme nuit à leur efficacité tactique.
22 juillet 2011 : Anders Breivik tue 77 personnes lors de deux actions terroristes qu’il déclenche en Suède.
10 septembre 2010 : Lors Doukaiev, un citoyen belge d’origine tchétchène qui préparait des lettres piégées est blessé en les manipulant dans les toilettes d’un hôtel de Copenhague.
1 mai 2010 : Faizal Shazad, un Américain d’origine pakistanaise tente de faire exploser un véhicule 4X4 à Times Square.
25 décembre 2009 : le Nigérian Umar Farouk Abdumutallab tente de se faire exploser à bord du Northwest Airlines 253 Amsterdam – Détroit.
5 novembre 2009 : le major Malik Hassan d’origine jordanienne, tue à l’arme à feu 13 personnes (et en blesse 30 autres) dans l’enceinte de Fort Hood aux Etats-Unis.
Octobre 2002 : John Allen Muhammad et Lee Boyd Malvo tuent 10 personnes avec un fusil de précision aux Etats-Unis. Muhammad est exécuté en novembre 2009.
Mais peut-on réellement dire qu’ils sont « seuls » alors qu’ils sont connectés sur le net ?
L’immense majorité des musulmans et des contestataires ne sont pas des terroristes potentiels. Seuls des extrémistes – généralement rejetés par leurs pairs – représentent une menace.
Au même titre que la société a appris à vivre et à gérer les accidents de la circulation – tout en tentant d’en limiter le nombre et la gravité -, il faut se convaincre que la menace terroriste sera toujours présente car elle est un moyen facile d’emploi, surtout quand il est utilisé contre des « cibles molles ». Il va falloir apprendre à vivre en permanence avec cette menace
La « résilience » est la meilleure parade. Les réactions des populations occidentales semblent aller dans le bon sens. Les alertes terroristes qui se répètent ne les empêchent pas de poursuivre leurs activités. 
Que dire des populations irakienne, afghanes, mexicaines, etc. qui sont confrontées tous les jours au terrorisme ? 
Il faut du courage pour aller déposer son bulletin dans l’urne en Irak ou en Afghanistan.
Le renseignement est la base de la lutte anti-terroriste. Mieux vaut prévenir que guérir. En conséquence, le renseignement est la pierre angulaire de la lutte anti-terroriste. De nombreux attentats ont été déjoués grâce à ce moyen. Il convient donc de poursuivre les efforts dans ce domaine.


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