mercredi 21 septembre 2011

Liban : des menaces syriennes planent sur des hommes politiques libanais


Liban : des menaces syriennes planent sur des hommes politiques libanais

Après la soumission du Patriarche et du général Aoun, Samir Geagea reste l’unique rempart face à l’hégémonie syrienne. Il est plus que jamais menacé

Le chef de l’Eglise maronite, le Patriarche Béchara Raï, poursuit ses tournées dans les paroisses. Ce week-end, il s’est rendu à Baalbek, fief du Hezbollah, où il a été accueilli davantage par les Chiites que par les Chrétiens. Son portrait (montage) entouré de Bachar Al-Assad et de Hassan Nasrallah, brandi par la foule, a révolté les Maronites qui ne se reconnaissent plus dans les gestes et les déclarations de leur Patriarche.

De plus en plus, des voix s’élèvent pour dénoncer le grand écart effectué par le Patriarche, à un moment crucial de l’histoire régionale. Couvert d’éloges de la part du Hezbollah, de la Syrie et de ses agents au Liban, Raï s’est complètement et définitivement coupé de sa communauté qui commence à regretter son prédécesseur Nasrallah Sfeïr et qui s’y reconnaît de plus en plus. Car le Patriarche poursuit sa campagne nuisible à la souveraineté libanaise et contraire aux intérêts et aux principes ancestraux des Chrétiens en Orient.
Selon le quotidien koweïtien « Al-Jarida » d’hier dimanche, « le Vatican est très remonté contre le Patriarche, et le Pape a suspendu la nomination de Raï au Conseil des cardinaux et son élévation au rang de Cardinal ».

Le retournement du Patriarche contre la souveraineté du Liban et contre les intérêts de son peuple isolerait les détracteurs de la politique syrienne au Liban et affaiblirait les souverainistes.
D’autant plus que Raï, alors évêque, fut l’un des piliers du Rassemblement de Kornet Chehwane, l’ancêtre de la Révolution du Cèdre lancée en février 2005 au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri. Raï fut également l’un des principaux défenseurs de la fameuse déclaration des Prélats de septembre 2000, qui avait réclamé le retrait de l’occupation syrienne du Liban.
Pensant avoir isolé les souverainistes, Chrétiens et musulmans, la Syrie œuvre pour leur élimination physique, ce qui lui permettra de reprendre l’initiative au Liban.
En effet, dans une interview publiée ce lundi par le quotidien « Asharq Al Awsat », l’islamiste libanais Bilal Dakmak, président d’une « association culturelle » à Tripoli (au nord du Liban), affirme que « le régime syrien prépare un plan diabolique destiné à éliminer physiquement des responsables politiques libanais ». 
Selon Dakmak, « les plus menacés sont les responsables chrétiens des Forces Libanaises, et des sunnites du Courant du Futur ». Dakmak précise que « ces informations lui avaient été fournies par des fonctionnaires syriens proches de l’opposition ». Il attend que ses contacts lui fournissent des copies des documents officiels syriens (ordres de mission) afin de tenir une conférence de presse et de dévoiler les noms des personnalités menacées.
Rappelons que le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a quitté le Liban depuis plusieurs mois en raison des menaces physiques qui planaient sur lui.
Quant au chef des Forces Libanaises, Samir Geagea, bête noire des Syriens depuis des décennies, il renforce sa sécurité. Contrairement à son habitude, Geagea n’a pas assisté cette année à la messe annuelle célébrée à l’occasion du 29ème anniversaire de l’assassinat de Bachir Gemayel, ancien président de la République et fondateur des Forces Libanaises. Comme tant d’autres souverainistes libanais, Bachir Gemayel avait été tué par Habib Chartouni, membre du Parti Syrien National et Social (PSNS) le 14 septembre 1982. Geagea a adressé un message à la famille Gemayel attribuant son absence aux menaces sécuritaires.
Rappelons que depuis les déclarations du Patriarche maronite Béchara Raï à Paris, favorables au régime syrien et au Hezbollah, et après la soumission totale du général Michel Aoun à Bachar Al-Assad et à Hassan Nasrallah, Samir Geagea et les Forces Libanaises restent les derniers remparts à la mainmise syrienne sur le pays du Cèdre.
Bernard K.
Source« MediArabe.info »

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