samedi 8 juin 2013

Pierre Bergé skinhead de gôche

Pierre Bergé
Pierre Bergé
Par Lucien SA Oulahbib
Bergé, vous savez, ce richissime propriétaire pour une part du journal Le Monde qui compare ventre des femmes et bras d’ouvrières, vient d’accoucher (vous l’avez sûrement entendu depuis) d’un « tweet » accusateur à propos de meurtre de ce jeune militant d’ « antifa » écrit Libération (tentant ainsi d’être « tendance ») : «  L’immonde Barjot avait promis du sang, le voilà qui éclabousse la démocratie et la République. Cette #manifpourtous se rend elle compte?  » Ainsi pour Bergé, fin connaisseur s’il en est des soufflés politiques façon Carpentras made in Mitterrand, se saisit de l’occasion (tout comme Mélenchon) pour croiser encore une fois le fer avec tous ceux qui n’admettent pas que la théorie du genre est devenue désormais le sermon du dimanche qu’il serait « conseillé » d’apprendre désormais à la Maternelle (« Papa porte une robe » raconte la contine en gestation assistée au Ministère des Syndicats).
Dans ces conditions, et contrairement à ce que peut en penser un Berger et son image médiatique José Macé-Scaron (sur I-Télé), ce n’est pas le « climat » d’ « homophobie » et d’ « islamophobie » qui fomentent la poussée de fièvre actuelle mais bien plutôt l’idée que d’une part il devrait être interdit de penser autrement -d’où le fait que les « antifa » empêchent quand ils le peuvent que les ténors du…FN puissent s’exprimer lors des campagnes électorales (on l’a vu l’année dernière) voire même empêchent, violemment, que les « apéro-saucisson » s’organisent; d’autre part, dès que l’islamophilie et l’homophilie sont critiqués il est immédiatement question de « racisme » et de « homophobie » alors qu’il s’agit souvent de droit de critiquer et du refus de se voir imposer des théories fumeuses sans réagir sous peine d’apparaître « réactionnaire », et un Bergé aurait aimé d’ailleurs qu’une bombe puisse avoir été lancé dans l’un des rassemblements de la manif pour tous comme il le dit ici : « Vous me direz, si une bombe explose le 24 mars sur les Champs à cause de la Manif pour tous, c’est pas moi qui vais pleurer ».
Que quelqu’un donc comme Bergé, qui n’est pas le premier venu, ose écrire ces insanités, ceci ne peut pas ne pas influer sur de jeunes cerveaux de 19 ans, décidant de se mobiliser uniquement sur un point, comme dans les années 30 et les années 70 : chassez du faf qu’en réalité ils suscitent en soutenant des politiques excitant les divisions ; la montée du fascisme et du nazisme dans les années 30 a été aussi liée à la montée en puissance des mouvements communistes staliniens ultra-violents qui considéraient même les socio-démocrates comme des « socio fascistes  » et allaient parfois casser du « social dem » sans complexes. Il n’y a pas longtemps, l’ancien secrétaire général de la CFDT, Chérèque, a du être exfiltré par le S.O de son syndicat aidé de celui de la CGT parce que certains ultra de gauche voulaient lui faire la peau, littéralement… Dans beaucoup d’endroits non seulement le FN, non seulement Sarkozy, mais aussi certains dirigeants socialistes étaient copieusement insultés par ceux-là mêmes qui chauffent à blanc une jeunesse pour se faire un nom au nom d’un antifascisme dont ils sont en réalité les bénéficiaires.
Ceci étant, cela ne veut pas dire que certains identitaires et nationalistes proche du courant non assimilationniste, qui existent depuis très longtemps (les skinhead n’ont pas entendu les red skins ancêtres des « antifa » pour s’affirmer) , n’admirent pas ces temps-ci les néo-nazis d’Aube dorée, et autres ligues de défense…et aimeraient profiter du vide politique abyssal pour relever la tête, du moins à la marge.
Sauf que ces jeunes ne peuvent pas être seulement réduits à leur « attrait pour la violence » comme on le dit savamment sur C dans l’air : quelque chose d’autre est bien en jeu que la seule testosterone : le désir de revenir à une époque où l’on tuait l’adversaire au lieu de seulement se disputer avec lui… Car autrefois on le sait les confrontations étaient autrement plus violentes… Et puis il y a aussi ces deux autres facteurs qui peuvent expliquer la forme actuelle de cette violence séculaire mais plus ténue aujourd’hui :
1/ le fait que les modèles comportementaux sont de plus en plus imposés au nom de la scientificité et du progrès, ce qui ne change guère de l’époque où ils étaient imposés par la Tradition, sauf que l’on pouvait se révolter contre celle-ci alors qu’aujourd’hui une telle révolte est immédiatement médicalisée (« phobie ») et donc nécessite d’être « soignée » comme on le disait dans l’ex-URSS de l’époque Brejnev où les dissidents étaient enfermés dans des hôpitaux psychiatriques ; aujourd’hui les tribunaux font office de psychiatrie en faisant taire la dissidence à coup d’injonctions et d’amendes lorsque le seul tort est de s’exprimer…du moins sans racisme ni violence.
2/ nous sommes le 6 juin… qui en a parlé ? le 6 juin 1944 ?… Personne ou presque… L’oubli s’organise ainsi… et un autre oubli lui aussi s’organise de mieux en mieux : les dizaines de millions de morts du communisme. Or, pour une jeunesse sensible à fleur de peau, il est insoutenable de s’entendre dire sans cesse que ses parents sont coupables du vichisme du nazisme du fascisme, mais que le communisme, lui, parce qu’il a été du côté des gagnants de la seconde guerre mondiale (alors qu’il a pactisé avec le nazisme) s’en trouve toujours grandi, malgré ses crimes. Voilà l’insoutenable aussi.
Et tant qu’il n’y aura pas un Tribunal jugeant les crimes du communisme mondial, à commencer en Russie et en Chine, il y aura toujours des écorchés vifs pour se lever et trouver des bouc émissaires, l’immigré, souvent d’ailleurs manipulé par les mêmes communistes qui ainsi tirent une seconde fois leur épingle du jeu. Puisqu’ils sont tout autant coupables de l’appauvrissement général et en même temps de l’étatisation qui le justifie…
Voilà le plus formidable des paradoxes : les mêmes qui appauvrissent le pays en alourdissant les conditions de création de richesse, se servent du peu de résultat qu’ils ont eux mêmes fomenté pour exiger au nom de celui-ci d’aller plus loin encore dans le renoncement, l’assistanat, l’ouverture à qui veut puisqu’il s’agit de détruire nation, identité, genre, afin de briser toute volonté synonyme de « domination », ce qui en réalité revient à dégager le terrain pour tous ceux qui s’y refusent et qui de fait deviennent l’attracteur supposé redonner une forme au chaos, quand bien même cette forme serait-elle à la longue bien trop coûteuse en libertés.
On le voit bien, même en Turquie, ou après la dissolution dans une hyper modernité consumériste, surgit le désir d’ordre que l’on espère cependant contrôler alors qu’il s’avère trop tard lorsque celui-ci s’enhardit en voulant non seulement refaire démarrer l’économie mais formater les corps et les esprits.
Aujourd’hui, en France, comme la classe politique n’a rien d’autre à proposer que les mêmes recettes clientélistes vieilles de quelques millénaires (« du pain et des jeux ») le moindre dysfonctionnement, évènement, seront saisis comme éléments de combustion parce qu’il s’agit de tenir jusqu’aux prochaines élections. C’est de cette spirale infernale qu’il faudrait sortir. Nous en sommes loin. Il ne sert donc à rien de souiller le « chant des partisans » en osant le chanter alors que l’on fait tout pour créer les conditions qui l’ont hélas rendu nécessaire…
© Lucien SA Oulahbib pour http://www.resiliencetv.fr/?p=12268

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