Dix ans après le 11 septembre 2001, l'histoire est en train de donner raison àGeorge W. Bush, toujours accablé par l'unanimisme médiatique pour avoir choisi de résister par la force à al-Qaida et à l'islamisme totalitaire, en guerre contre les démocraties et les musulmans les plus ouverts aux libertés. Il suffit de relire les titres apocalyptiques des médias antibushistes d'alors (par exemple, ce numéro deMarianne du 7 avril 2003 : "Comment la guerre de Bush est en train de mettre le feu au monde entier ; l'islamisme submerge le monde musulman; la jeunesse guettée par les tentations extrémistes, etc") pour mesurer les erreurs d'appréciation de la pensée moutonnière, qui ira jusqu'à assimiler le président américain à Hitler. Le Printemps arabe, porté par une aspiration démocratique et pro-occidentale de jeunes tunisiens, égyptiens, libyens, est le résultat auquel les néoconservateurs américains aspiraient quand ils disaient vouloir aider à démocratiser le monde musulman en le libérant de ses tyrans. L'opération irakienne de 2003 a été contestable, mal menée, meurtrière. Cependant elle a dévoilé le visage odieux d'un djihad s'en prenant aux musulmans eux-mêmes. N'en déplaise aux perroquets, l'Irak a été le point de départ de cette révolution des mentalités auprès d'une jeunesse arabe parfois plus proche du rock n'roll que du Coran.
Au lendemain de l'effondrement des Tours jumelles de New York, Ben Laden avait été applaudi dans des cités françaises. Dix ans plus tard, le terroriste fondamentaliste a été tué. C'est le nom de Nicolas Sarkozy qui est salué en Libye. Le changement politique est considérable. La France n'a pas commis là-bas les erreurs des Etats-Unis en Irak. Mais le résultat est identique : un despote, Kadhafi,est tombé par la force brutale d'une coalition militaire occidentale, au nom des Droits de l'homme portés par l'Europe. La guerre contre le totalitarisme, quand elle est menée par un idéal démocratique, est autrement plus efficace que la politique de l'apaisement prônée par le néo-munichois, toujours prêts à se soumettre et à transiger. Reste que l'idéologie islamiste n'a pas disparu pour autant, ni en Egypte, ni en Tunisie ou ailleurs. Aussi, l'erreur serait de se laisser gagner par un excès de naïveté laissant croire à l'autodissolution de l'islamisme dans la démocratie. Ceux, nombreux, qui défendent aujourd'hui cette thèse sont les mêmes qui contestaient la résistance de Bush à "l'islamo-fascisme'. Une démocratie peut vivre avec Allah, à la condition de se libérer de ses multiples interdits. Rien n'est encore gagné.
NB : Le Mouvement pour la paix et contre le terrorisme organisera, le dimanche 11 septembre à Paris, une manifestation en mémoire du dixième anniversaire : rendez-vous à 10 heures au Jardin du Luxembourg, au pied de la petite réplique de la Statue de la Liberté. Un concert s'y déroulera en hommage à toutes les victimes du terrorisme. Ensuite, une marche symbolique rue Soufflot conduira, avec les portraits des victimes, devant le Panthéon pour un rassemblement.
Réponse à l'article de M. Roufiol par un lecteur de son blog
Au lendemain de l'effondrement des Tours jumelles de New York, Ben Laden avait été applaudi dans des cités françaises. Dix ans plus tard, le terroriste fondamentaliste a été tué. C'est le nom de Nicolas Sarkozy qui est salué en Libye. Le changement politique est considérable. La France n'a pas commis là-bas les erreurs des Etats-Unis en Irak. Mais le résultat est identique : un despote, Kadhafi,est tombé par la force brutale d'une coalition militaire occidentale, au nom des Droits de l'homme portés par l'Europe. La guerre contre le totalitarisme, quand elle est menée par un idéal démocratique, est autrement plus efficace que la politique de l'apaisement prônée par le néo-munichois, toujours prêts à se soumettre et à transiger. Reste que l'idéologie islamiste n'a pas disparu pour autant, ni en Egypte, ni en Tunisie ou ailleurs. Aussi, l'erreur serait de se laisser gagner par un excès de naïveté laissant croire à l'autodissolution de l'islamisme dans la démocratie. Ceux, nombreux, qui défendent aujourd'hui cette thèse sont les mêmes qui contestaient la résistance de Bush à "l'islamo-fascisme'. Une démocratie peut vivre avec Allah, à la condition de se libérer de ses multiples interdits. Rien n'est encore gagné.
NB : Le Mouvement pour la paix et contre le terrorisme organisera, le dimanche 11 septembre à Paris, une manifestation en mémoire du dixième anniversaire : rendez-vous à 10 heures au Jardin du Luxembourg, au pied de la petite réplique de la Statue de la Liberté. Un concert s'y déroulera en hommage à toutes les victimes du terrorisme. Ensuite, une marche symbolique rue Soufflot conduira, avec les portraits des victimes, devant le Panthéon pour un rassemblement.
Réponse à l'article de M. Roufiol par un lecteur de son blog
Oui M. Rioufol :
- Pourquoi il faut réhabiliter GW Bush et
- Pourquoi les européens ne comprennent pas la mentalité US
- Pourquoi il faut réhabiliter GW Bush et
- Pourquoi les européens ne comprennent pas la mentalité US
En complément à votre article, lire ci-dessous l'excellent article de Guy Sorman.
11 septembre : pourquoi Ben Laden a-t-il
visé New York ?
visé New York ?
Pourquoi New York ? La ville, comme cible, fut désignée par Sayyid Qutb, le fondateur spirituel de l'islam politique contemporain. Jeune instituteur égyptien, invité à New York pour y suivre un stage de formation en 1947, il fut pris d'une haine indicible pour cette ville. À lire « Sous l'ombre du Coran » et « Justice sociale en Islam », qui deviendront les évangiles des islamistes, New York était l'anti-islam comme d'autres furent l'Antéchrist. Il y souffrit particulièrement du racisme - sans doute en fut-il victime - et plus encore de la liberté des mœurs des femmes -, leurs bras et jambes nus, l'été dans les rues de Manhattan, furent vécus par lui comme des agressions du Diable.
Après que Qutb fut exécuté en prison (en 1966) par le régime de Gamal Abdel Nasser, ses disciples, dont Oussama Ben Laden, devinrent à leur tour obsédés par New York. L'objectif était symbolique : détruire les tours jumelles était à l'évidence une atteinte à la virilité américaine. La sexualité et ses fantasmes sont essentiels au comportement de l'Islam radical.
L'attentat du 11 septembre n'était donc pas tant un acte militaire que mystique : Ben Laden n'envisageait évidemment pas de conquérir l'Amérique. Mais par-delà le sacrifice inspiré par Qutb, le 11.9 s'inscrit aussi dans une démarche stratégique : le véritable objectif de Ben Laden n'est pas New York mais La Mecque.
Ben Laden se percevait en nouveau commandeur des croyants, destiné à restaurer le Califat dans la lignée de Mahomet : il lui fallait, dans cette démarche, nécessairement prendre la Mecque ainsi que Mahomet y parvint. Cette victoire exigeait que l'armée saoudienne soit vaincue ou qu'elle se soumette à Ben Laden : ce qui lui semblait possible si les Etats-Unis cessaient de soutenir le régime saoudien. Pareil pour la tyrannie égyptienne que Ben Laden estimait aussi manipulée par les Etats-Unis. Il espérait donc que l'attentat contre New York frapperait les Américains au point qu'ils se replient sur eux-mêmes et renoncent à soutenir leurs alliés arabes. Les peuples arabes, libérés de la tutelle des despotes pro-occidentaux, se seraient alors ralliés en masse à leur nouveau guide.
Le 9.11 n'était donc pas, dans l'esprit de son auteur, un acte de terrorisme gratuit ainsi qu'on le qualifie en Occident, mais une guerre symbolique contre le Mal et stratégique pour le Pouvoir: un mélange de mystique et de politique, comme l'est le mouvement islamiste tout entier. Mais Ben Laden s'est évidemment trompé sur la réaction américaine : George W. Bush ne pouvait pas accepter un second Pearl Harbour sans réagir, et comme après Pearl Harbour, la réaction ne pouvait être que militaire. Les Etats-Unis sont une nation martiale, peu portée à la négociation (ce que n'ont toujours pas compris les Européens qui auraient préféré des opérations de police plutôt que la guerre).
Ben Laden s'est trompé plus encore sur son propre monde : les Arabes, hors une poignée de mystiques et de mercenaires, n'ont aucun désir de s'en retourner au temps du Prophète sous les ordres d'un Ben Laden. On s'en doutait mais ils nous en ont assené la preuve : les révolutions arabes en cours ne se réclament pas de l'Islam radical, mais des Droits de l'homme universel. Le 9.11, Ben Laden et sa mouvance ont gagné une bataille et perdu la guerre, une guerre qui opposait les musulmans à d'autres musulmans : l'Occident n'en fut jamais l'enjeu premier, mais l'occidentalisation du monde, oui.
Guy Sorman
Guy Sorman
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