Cette semaine, le Premier Ministre turc Tayyip Erdogan a, pas à pas, entraîné son pays dans une phase de provocations et vers un affrontement avec Israël – pas seulement en ce qui concerne le problème palestinien, mais surtout parce qu’il convoite les ressources de pétrole de gaz de l’Est méditerranéen, en face des côtes d’Israël…
Jeudi soir, le 8 septembre, il a annoncé que les navires de guerre turcs escorteront tous les vaisseaux d’aide turcs pour les Palestiniens de la Bande de Gaza. Dans ses remarques à la télévision Al Jazeera, le Premier Ministre turc a également déclaré qu’il prendrait des mesures « pour stopper Israël dans son exploitation unilatérale des ressources naturelles de l’Est méditerranéen ».
Il n’a pas précisé quelles mesures il avait prises. Cependant, depuis quelques temps maintenant, il a déplacé des montagnes pour isoler Israël, en tissant une double-nœud diplomatique autour de lui.
Si les navires turcs brisent le blocus naval de Gaza, qu’un rapport de l’ONU, la semaine dernière, a déclaré légitime sous le sceau de la loi internationale, Erdogan deviendra le premier dirigeant musulman à s’embarquer dans une action militaire au nom de la cause palestinienne. Les nations arabes qui ont combattu Israël, à plusieurs reprises, seront renvoyées à leur inefficacité et le dirigeant turc deviendra le gros bonnet régional. Même l’Iran serait alors renvoyé dans l’ombre pour n’avoir jamais vraiment osé provoquer Israël comme le fait la Turquie.
Le Premier Ministre turc s’accroche à l’idée que les principales puissances arabes, l’Egypte et l’Arabie Saoudite, qui observent ses manœuvres avec une profonde suspicion, n’auront pas d’autre choix que de jouer la balle avec lui, maintenant qu’il s’est confronté avec Israël. Le premier à rompre la glace s’est présenté jeudi 8 septembre, sous la forme du consentement égyptien à se joindre à la marine turque, au cours de manœuvres maritimes dans l’Est de la Méditerranée.
Erdogan prévoit d’envoyer ses navires de guerre dans ces eaux pour y remplir deux missions :
1. Pour scinder la petite marine israélienne en deux têtes de pont : une pour maintenir le blocus contre Gaza et une pour sauvegarder les réserves de gaz et de pétrole en face de ses rivages.
2. Pour effrayer Israël avec un arrêt partiel ou total de ses opérations pétrolières et gazières au large, ce qui lui volerait son statut de puissance énergétique et le priverait de gains économiques substantiels. Erdogan est déterminé à ne jamais laisser Israël faire de l’ombre à la Turquie dans les enjeux régionaux et mettra un frein aux progrès de l’Etat juif, même s’il pour cela, une agression militaire est nécessaire.
Les sources militaires de Debkafile mentionnent que le Premier Ministre turc est résolu à coincer Israël dans une confrontation militaire inextricable. Cela ne peut pas se produire de but en blanc, ni même dans une semaine, cela arrivera bien plus tôt que beaucoup d’hommes politiques et de chefs militaires ne l’imaginent, parce qu’il se sert de la carte israélienne comme de son ticket pour obtenir toujours plus de prestige régional.
Erdogan est d’autant plus conduit à affirmer l’importance de la Turquie par la surenchère, de la même manière qu’elle a été négligée et mise de côté en Libye. Ankara a investi lourdement dans le soutien aux rebelles libyens. Mais lorsque les forces spéciales britanniques, françaises, jordaniennes et qataries ont déferlé dans Tripoli, le 21 août et ont renversé le régime Kadhafi, la Turquie a été reléguée à l’arrière et oubliée dans le feu de l’action.
Depuis Ankara, le dirigeant turc a assisté au partage des réserves pétrolières libyennes comme s’agissant de butin de guerre entre les puissances occidentales et le Qatar comme outsider.
Puisqu’il ne parvient pas à s’extirper du ventre suffisamment de courage d’intervenir en Syrie, il a rebondi en voulant se saisir des ressources naturelles en Méditerranée, de façon à élever le standing de la Turquie. Non seulement il arracherait le trésor des mains d’Israël, mais, ce qui n’est pas moins important, il défiera le traditionnel rival de son pays, la Grèce, dont les relations militaires avec Israël sont de plus en plus fortes.
Tout comme à Washington, Erdogan compte sur le soutien du Président Barack Obama dans une confrontation militaire avec Israël. Le Premier Ministre Binyamin Netanyahou et le Ministre de la Défense, Ehud Barak sont moins confiants dans le soutien américain. Ce qui donne à la Turquie une vance dans la conflit, du fait du coût de la politique militaire passive poursuivie de façon constante par les dirigeants israéliens, face aux meances sécuritaires.
Le dirigeant Mahmoud Abbas souffrirait également, si la Turquie et Israël en venaient aux coups, en se trouvant, de facto, relégué dans l’ombre.
DEBKAfile Reportage exclusif 9 septembre 2011, 12:04 AM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
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