Les combats risquent de reprendre aux alentours de Bani Walid, un des bastions kadhafistes.
Fin de trêve à Bani Walid?
Face à l'échec des négociations, des combattants rebelles ont menacé d'attaquer Bani Walid, une oasis au sud-est de Tripoli, ce lundi. Des forces loyales au dirigeant Mouammar Kadhafi résistent à l'avancée des rebelles libyens.
Après plusieurs jours de discussions avec les chefs de tribus de Bani Walid, le principal négociateur du Conseil national de transition (CNT), Abdallah Kenchil, a annoncé dimanche soir que les négociations étaient rompues. Les pro-Kadhafi voulaient venir discuter avec leurs armes, alors que les pro-CNT viennent discuter à Bani Walid sans leurs armes, a-t-il expliqué. Interrogé sur une éventuelle attaque après cet échec, le négociateur en chef a lancé: "Je laisse le commandant (des forces anti-Kadhafi) gérer le problème".
Selon Abdallah Kenchil, Mouammar Kadhafi, certains de ses fils et nombre de ses proches sont passés par Bani Walid ces derniers jours, mais beaucoup "se sont échappés". Saadi Kadhafi a déclaré dimanche soir qu'il se trouvait aux alentours de l'oasis, mais "un peu en dehors", et qu'il n'avait pas vu son père depuis deux mois. Saadi est l'un des fils Kadhafi qui a déclaré être prêt à se rendre pour "arrêter l'effusion de sang".
La Chine aurait armé les forces pro-Kadhafi?
La Chine s'est défendue d'avoir fourni de manière directe ou indirecte des armes au régime de Mouammar Kadhafi, sans nier avoir eu des contacts avec des émissaires du régime. "En juillet, le gouvernement de Kadhafi a envoyé quelqu'un en Chine à l'insu du gouvernement chinois pour prendre contact avec des membres de sociétés intéressées", a déclaré Jiang Yu, un porte-parole du ministère de l'armement.
Un quotidien canadien affirmait la semaine dernière que Pékin aurait proposé des armes au colonel Kadhafi, qui se battait pour la survie de son régime. Toutefois Pékin dément. "Les sociétés chinoises n'ont pas signé de contrat commercial et n'ont pas non plus exporté d'équipements militaires en Libye", a ajouté le porte-parole. Pourtant ce dimanche, le Globe and Mail avait assuré que la Chine avait effectivement proposé d'importantes quantités d'armes à Mouammar Kadhafi au mois de juillet. La livraison de camions lance-roquettes et de missiles antichars via l'Algérie ou l'Afrique du Sud figureraient dans les documents, sans que celle-ci n'ait pu vraiment s'effectuer.
Violences et intimidations dans les deux camps
Les exactions commises par les forces pro-Kadhafi étaient connues, mais on en mesure au quotidien la violence. La découverte des corps calcinés dans la prison d'Abou Selim avait donné une triste image de la campagne de règlement de compte conduite par les forces pro-Kadhafi.
Des travailleurs égyptiens racontent leur instrumentalisation par le régime. Réfugiés dans un modeste hôtel de Benghazi, 32 travailleurs égyptiens racontent leur détention en Libye: ils auraient été emprisonnés et torturés pour avouer devant la caméra d'une télévision avoir incité les Libyens à se soulever. "Pendant cinq mois, ils m'ont brûlé avec des fils électriques. J'étais tellement faible que je ne pouvais pas marcher, alors ils me traînaient derrière eux comme un sac", confie un des Egyptiens. "J'ai fini par enregistrer leur message, je n'en pouvais plus". Ce lundi, le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé que les 32 hommes allaient être rapatriés le jour-même.
Du côté des rebelles, on n'hésite pas à menacer, intimider et violenter les immigrés d'Afrique noire, associé au régime de Mouammar Kadhafi et à ses milices africaines, constituées principalement de Touaregs tchadiens et maliens. Contraints à se réfugier dans le port de Sayad, à 25 kilomètres à l'ouest de Tripoli, plus d'une centaine d'Africains espérent fuir les exactions et les arrestations arbitraires dans la nouvelle Libye libre. Plusieurs ONG avaient déjà dénoncé le calvaire des immigrés d'Afrique noire, victimes de l'obsession des rebelles. L'ONG Médecins sans frontière a découvert le campement le 27 août et organise des visites quotidiennes afin de prodiguer les soins nécessaires, selon Christophe Ayad, journaliste à Libération.
La famille Kadhafi "sous la protection des Algériens"
L'Algérie campe sur sa décision d'accueillir des membres de la famille Kadhafi. Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a assuré ce dimanche qu'il s'agissait d'un geste humanitaire et a précisé qu'ils étaient sous la protection des Algériens. L'accueil de l'épouse du dirigeant libyen et de trois de ses enfants est "un cas humanitaire dans le cadre du traitement par l'Algérie d'autres cas humanitaire", a déclaré le Premier ministre.
Le ministère algérien des Affaires étrangères avait indiqué le 29 août que "l'épouse de Mouammar Kadhafi, Safyia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants étaient entrés en Algérie par la frontière algéro-libyenne". Les relations entre Alger et le CNT se sont évidemment envenimées après l'annonce de l'arrivée des membres de la famille du dirigeant libyen en terre algérienne.
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