dimanche 31 mars 2013

Embargo occidental sur les armes aux rebelles syriens, revendues à al Qaeda


Les filières d’armes occidentales livrées aux rebelles syriens combattant Bashar al Assad commencent à s’assécher, depuis la découverte que certaines armes sont revendues et utilisées par Al Qada dans sa conquête du Sud Syrien et la prise de positions aux frontières jordaniennes et israéliennes. C’est pour cette raison que le Président français François Hollande a fait marche arrière en matière de politique adoptée par son gouvernement. « Nous ne le ferons pas [envoyer des armes aux rebelles syriens] aussi longtemps que nous ne pourrons pas être certains que l'opposition exerce un contrôle total de la situation», a-t-il déclaré vendredi 29 mars. Ce jour même, également, Ankara a annoncé que les autorités turques avaient confisqué 5000 fusils de chasse et fusils d’assaut, pistolets, munitions pour fusils et 10 000 cartouches, dans le village d’Akcakale, avant qu’ils ne traversent la frontière en Syrie.

D’après les sources militaires de Debkafile : ces mesures sont effectivement en train de mettre sur pied un embargo occidental sur les livraisons d’armes aux rebelles syriens et pas seulement contre le régime syrien. L’Arabie Saoudite et le Qatar demeurent leurs seules sources d’approvisionnement en armes.

Cela fait suite à des informations parvenues à Washington, Paris, Ankara et Jérusalem, au cours des dernières semaines, qu’une partie des cargaisons d’armes destinées aux rebelles syriens, plus particulièrement, l’Armée Syrienne Libre, sont revendues au Jabhat al Nusra, la milice islamiste, qui, cette semaine, s’est proclamée en tant qu'Al Qaeda en Syrie, au milieu d’une offensive pour l’occupation du Sud de la Syrie.

La poussée agressive d’Al Qaeda avait, en fait, balayé et pris de court les plans importants mis au point, la semaine passée, en vue de lancer une campagne menée par les Etats-Unis, afin de combattre la menace des armes chimiques syriennes.

Il y a deux semaines, on a étalé des cartes de haute résolution, à Jérusalem, Ankara et Amman, démarquant des zones à l’intérieur de la Syrie, que les opérations de leurs armées allaient investir, sous le commandement des centres unifiés que les Etats-Unis ont instaurés l’an dernier, dans les trois pays, dans le but de combattre les menaces de guerre chimique.

Ces plans et centres de commandement sont passés, durant la semaine dernière en mode opérationnel.

Vendredi, le Ministre des Affaires étrangères turc Ahmet Davutoglu a fait une tentative peu convaincante pour séparer le thème de la réconciliation turco-israélienne du problème syrien. Cependant, le fait demeure que c’était bien Barack Obama, qui, au cours de son séjour dans la région, les 20-22 mars, a réuni la Turquie, Israël et la Jordanie, en vue de la première opération conjointe dans l’histoire, sur le sol d’une nation arabe, sous un commandement américain.

Cette semaine, la région s’est retrouvée prise par une menace plus immediate même, qu’une guerre chimique.

Les médias internationaux et israéliens (occupés à célébrer les fêtes de Pessah) ont rarement insisté sur le fait que le Jahat al Nusra est sur le point d’envahir le Sud de la Syrie.

Usant d’armes livrées en contrebande par les pays occidentaux et arabes, à destination des rebelles syriens, depuis la Turquie et le Liban, les Jihadistes prennent position sur les frontières israéliennes et jordaniennes, tout en assurant aussi le contrôle du fleuve Yarmouk et de ses affluents.

La question de l’eau au Moyen-Orient a provoqué le déclenchement de plus d’un conflit armé. Et, effectivement, il y a cinquante ans, Israël et la Syrie ont mené une guerre, menant y compris des combats aériens, dans le but de dominer le même fleuve Yarmouk. L’affrontement s’est, finalement, résolu par l’intervention des Etats-Unis, qui ont  conclu un accord sur la distribution de l’eau, entre la Syrie, Israël et la Jordanie.

L’alerte concernant les avancées territoriales du Front Al Nusra, ont, en conséquence, pris la priorité sur la menace chimique, dans les délibérations des centres de commandement conjoints américano-israélien, américano-jordanien et américano-turc.

L’aile syrienne d’Al Qaeda a même été capable d’obtenir son propre stock de substances chimiques primitives, mais qui n’en constituent pas moins des armes, de la part des Jihadistes irakiens.

L’Occident a tergiversé trop longtemps, avant de couper court à ces livraisons d’armes aux rebelles syriens ; il est déjà trop tard pour empêcher al Qaeda d’occuper des régions de frontières internationales et de prendre le contrôle d’une importante source régionale d’eau. Les déloger obligerait à faire appel à une offensive militaire appropriée – ce qui semble être l’argument expliquant le vaste hôpital militaire de campagne qu’Israël a installé cette semaine sur la frontière du Golan avec la Syrie.

http://www.debka.com/article/22865/West-embargoes-arms-to-Syrian-rebels-over-their-resale-to-al-Qaeda   

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