samedi 16 mars 2013

Le sauvetage des chrétiens d'Orient, priorité du nouveau pape



Parmi les dossiers délicats auxquels le pape François I doit s'atteler, n'oublions pas celui de la survie des chrétiens d'Orient dans la vague islamiste.

On prête à Jean-Paul II, artisan essentiel de la chute du communisme, d'avoir, à la fin de sa vie, confié qu'après les persécutions du socialisme dévoyé des soviets, il redoutait pour les chrétiens la violence incontrôlée et fanatisée d'un islam dénaturé par certains de ses affidés. Les événements qui se sont précipités sous le pontificat de Benoît XVI lui ont donné raison. Le pape François I, venu pour la première fois dans l'histoire d'un autre continent que celui de la vieille Europe, va devoir agir à la fois avec fermeté et diplomatie pour que cessent les insupportables persécutions dont sont victimes depuis quelques années les chrétiens d'Irak, d'Iran, d'Égypte, du Pakistan, de Syrie, du Nigeria ou du Yémen et même d'Indonésie.
Prenez l'Irak. Après une dizaine d'années de brimades et d'attentats contre leurs églises, dont la plus tragique en octobre 2010 a fait 58 morts, la communauté chrétienne ne représente plus qu'un tiers à peine de ce qu'elle était du temps de Saddam Hussein. Regardez l'Égypte. Après l'attentat qui dans la nuit du Nouvel An 2011 avait fait 21 morts dans une église d'Alexandrie, les assassinats individuels de chrétiens coptes se sont multipliés. Voyez le Nigeria. Dix personnes visées parce que chrétiennes ont été massacrées "comme des moutons" le 1er décembre dans la ville de Chibok par Boko Haram, le groupe djihadiste qui a enlevé il y a quelques jours six Français au Cameroun. Un crime suivi le 24 décembre par l'assassinat de six personnes, dont le pasteur, dans un temple protestant de la bourgade de Peri. Arrêtez-vous au Pakistan. Ce 9 mars, 125 maisons où vivaient des chrétiens ont été incendiées dans la ville de Lahore par une foule de plusieurs milliers de fanatiques.

Gare à la revanche d'esprits faibles et endoctrinés contre une religion

Selon l'AED, l'Aide à l'Église en détresse, les chrétiens représentent 75 % des victimes des persécutions dont l'origine est la religion. Benoît XVI l'avait confirmé en disant : "La communauté des chrétiens est le groupe religieux en butte au plus grand nombre de persécutions." Il y a donc bien là une vague massive dont on ne peut s'empêcher de penser qu'amplifiée par ce qu'on a appelé "les Printemps arabes" et leurs dérives islamistes, elle constitue une revanche d'esprits faibles et endoctrinés contre une religion, certes aujourd'hui largement répandue dans le tiers-monde, mais dont on sait qu'elle a malheureusement servi d'inspiratrice et parfois de porte-drapeau à un occident dominateur.

C'est pour cela aussi que l'élection d'un pape venu d'Argentine, donc d'un pays autrefois victime, lui aussi, des appétits conquérants d'une Europe trop sûre d'elle, pourrait faciliter la reprise d'un dialogue essentiel. Non pas avec les fanatiques, mais avec ceux qui, dans les pays où ils sévissent et parce qu'ils pratiquent la même religion, pourraient - il n'est pas interdit de rêver - empêcher les massacreurs de chrétiens de continuer à nuire. Et permettraient de rétablir d'indispensables contacts entre les religions monothéistes.

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