L’aviation syrienne a intensifié hier ses raids sur Baba Amr, quartier symbolique de la ville de Homs attaqué de nouveau par les rebelles. Ce quartier avait été repris par l’armée il y a un an, à l’issue de plusieurs semaines de bombardements ayant fait des centaines de morts.
« L’armée va tenter à tout prix de chasser les rebelles, même si elle détruit complètement le quartier », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « C’est pour le moral de l’armée, car le quartier de Baba Amr est un symbole. » En écho, un journal proche du régime, al-Watan, affirmait que « l’armée a fait avorter une tentative d’infiltration à Baba Amr, infligeant aux groupes armés des pertes énormes en vies humaines et en armes ».
Homs, surnommée « la capitale de la Révolution », est aujourd’hui contrôlée à 80 % par l’armée, qui mène depuis plusieurs jours une violente offensive contre des enclaves rebelles assiégées depuis huit mois.
Dans le même temps, au moins trois personnes ont été tuées et 28 autres blessées par des tirs d’obus de mortier sur un quartier du sud de Damas, a rapporté l’agence officielle SANA. Elle a ajouté qu’un autre obus était tombé dans le quartier voisin de Bab-Charqui, faisant des morts, sans plus de précision. L’OSDH a fait état pour sa part de « la chute de plusieurs obus » sur ce quartier, « blessant grièvement plusieurs personnes ». Toujours à Damas, quatre personnes, dont le journaliste sportif Younès al-Masri, ont été blessées lorsqu’un obus est tombé sur le stade Techrine dans le centre de la capitale.
Selon l’OSDH, 175 personnes ont péri dimanche dans les violences, et 43 hier, d’après un bilan provisoire.
Le jihad, Israël et l’UE
Par ailleurs, le mufti de Syrie Ahmad Hassoun a lancé une fatwa à la télévision estimant « que le jihad pour défendre la Syrie est une obligation pour les pays arabes et islamiques ». Le Haut Conseil de l’Iftaa, relevant du régime, a également lancé un appel à « notre peuple en Syrie pour qu’il se place au côté de nos forces armées afin de défendre la patrie ».
Le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l’opposition, a estimé qu’il s’agissait d’un « appel au secours du régime syrien ».
Le chef d’état-major israélien Benny Gantz a affirmé de son côté que les organisations « terroristes », qui se battent parmi les insurgés contre le régime syrien, se renforcent. « À ce stade, elles se battent contre Assad, mais elles pourraient se tourner contre nous à l’avenir », a ainsi affirmé le général.
Alors que les rebelles réclament à cor et à cri des armes pour faire face à la puissance de feu du régime, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont de nouveau exprimé leurs divergences sur cette question, qui « se pose de plus en plus » selon le Français Laurent Fabius.
Réunis à Bruxelles, les ministres ont tous réaffirmé que la priorité restait la recherche d’une solution politique, jugée « indispensable » par le médiateur international Lakhdar Brahimi. Participant à leur réunion, ce dernier a appelé les Européens à agir pour la rendre « possible » car, a-t-il ajouté, « la solution militaire est hors de question ».
Les ministres n’ont pas annoncé hier de nouvelles décisions sur la Syrie, après avoir autorisé en février les pays qui le souhaitaient à livrer du matériel non létal et une aide technique à l’opposition. Cette décision avait été prise faute de consensus sur un assouplissement de l’embargo sur les armes, réclamé avec insistance par les chefs militaires des forces de l’opposition. Pour M. Fabius, le débat n’est cependant pas clos. « Il me paraît évident que la question d’une levée de l’embargo sur les armes se pose de plus en plus car nous avons un déséquilibre évident entre Bachar el-Assad, qui est alimenté par des armes puissantes venues d’Iran et de Russie, et la Coalition nationale qui ne dispose pas de ces mêmes armes », a-t-il déclaré à l’issue de la réunion. Son homologue britannique William Hague a précisé que, en l’absence d’une solution politique, « nous devons continuer à accroître notre soutien à l’opposition ». Le Royaume-Uni a ainsi décidé d’envoyer des équipements destinés « à sauver des vies », tels que des gilets pare-balles et des véhicules blindés, et de fournir une assistance.
Mais d’autres ministres ont réaffirmé leur hostilité à la livraison d’équipements militaires. « Il doit y avoir une solution politique, il n’y a pas de solution militaire », a répété le Suédois Carl Bildt. Sur la même ligne, l’Allemand Guido Westerwelle a suggéré d’assouplir les sanctions économiques visant la Syrie afin « d’aider l’opposition à reconstruire les régions qu’elle contrôle », essentiellement dans le nord et l’est de la Syrie.
Tenter d’infléchir Moscou
Par ailleurs, un leader de l’opposition syrienne, Haytham el-Manaa, a rencontré hier à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour tenter d’infléchir le soutien de la Russie au régime Assad. « Nous avons toujours dit qu’une solution politique passait par Moscou », a déclaré M. Manaa, membre du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCD), ajoutant qu’une « solution militaire est en cours sur le terrain. Mais la majorité des Syriens sont convaincus qu’une solution politique est souhaitable, que cela nous sauverait, et qu’il existe une véritable chance ». De son côté, M. Lavrov n’a montré aucun signe d’infléchissement de la position russe.
« L’armée va tenter à tout prix de chasser les rebelles, même si elle détruit complètement le quartier », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « C’est pour le moral de l’armée, car le quartier de Baba Amr est un symbole. » En écho, un journal proche du régime, al-Watan, affirmait que « l’armée a fait avorter une tentative d’infiltration à Baba Amr, infligeant aux groupes armés des pertes énormes en vies humaines et en armes ».
Dans le même temps, au moins trois personnes ont été tuées et 28 autres blessées par des tirs d’obus de mortier sur un quartier du sud de Damas, a rapporté l’agence officielle SANA. Elle a ajouté qu’un autre obus était tombé dans le quartier voisin de Bab-Charqui, faisant des morts, sans plus de précision. L’OSDH a fait état pour sa part de « la chute de plusieurs obus » sur ce quartier, « blessant grièvement plusieurs personnes ». Toujours à Damas, quatre personnes, dont le journaliste sportif Younès al-Masri, ont été blessées lorsqu’un obus est tombé sur le stade Techrine dans le centre de la capitale.
Selon l’OSDH, 175 personnes ont péri dimanche dans les violences, et 43 hier, d’après un bilan provisoire.
Le jihad, Israël et l’UE
Par ailleurs, le mufti de Syrie Ahmad Hassoun a lancé une fatwa à la télévision estimant « que le jihad pour défendre la Syrie est une obligation pour les pays arabes et islamiques ». Le Haut Conseil de l’Iftaa, relevant du régime, a également lancé un appel à « notre peuple en Syrie pour qu’il se place au côté de nos forces armées afin de défendre la patrie ».
Le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l’opposition, a estimé qu’il s’agissait d’un « appel au secours du régime syrien ».
Le chef d’état-major israélien Benny Gantz a affirmé de son côté que les organisations « terroristes », qui se battent parmi les insurgés contre le régime syrien, se renforcent. « À ce stade, elles se battent contre Assad, mais elles pourraient se tourner contre nous à l’avenir », a ainsi affirmé le général.
Alors que les rebelles réclament à cor et à cri des armes pour faire face à la puissance de feu du régime, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont de nouveau exprimé leurs divergences sur cette question, qui « se pose de plus en plus » selon le Français Laurent Fabius.
Réunis à Bruxelles, les ministres ont tous réaffirmé que la priorité restait la recherche d’une solution politique, jugée « indispensable » par le médiateur international Lakhdar Brahimi. Participant à leur réunion, ce dernier a appelé les Européens à agir pour la rendre « possible » car, a-t-il ajouté, « la solution militaire est hors de question ».
Les ministres n’ont pas annoncé hier de nouvelles décisions sur la Syrie, après avoir autorisé en février les pays qui le souhaitaient à livrer du matériel non létal et une aide technique à l’opposition. Cette décision avait été prise faute de consensus sur un assouplissement de l’embargo sur les armes, réclamé avec insistance par les chefs militaires des forces de l’opposition. Pour M. Fabius, le débat n’est cependant pas clos. « Il me paraît évident que la question d’une levée de l’embargo sur les armes se pose de plus en plus car nous avons un déséquilibre évident entre Bachar el-Assad, qui est alimenté par des armes puissantes venues d’Iran et de Russie, et la Coalition nationale qui ne dispose pas de ces mêmes armes », a-t-il déclaré à l’issue de la réunion. Son homologue britannique William Hague a précisé que, en l’absence d’une solution politique, « nous devons continuer à accroître notre soutien à l’opposition ». Le Royaume-Uni a ainsi décidé d’envoyer des équipements destinés « à sauver des vies », tels que des gilets pare-balles et des véhicules blindés, et de fournir une assistance.
Mais d’autres ministres ont réaffirmé leur hostilité à la livraison d’équipements militaires. « Il doit y avoir une solution politique, il n’y a pas de solution militaire », a répété le Suédois Carl Bildt. Sur la même ligne, l’Allemand Guido Westerwelle a suggéré d’assouplir les sanctions économiques visant la Syrie afin « d’aider l’opposition à reconstruire les régions qu’elle contrôle », essentiellement dans le nord et l’est de la Syrie.
Tenter d’infléchir Moscou
Par ailleurs, un leader de l’opposition syrienne, Haytham el-Manaa, a rencontré hier à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour tenter d’infléchir le soutien de la Russie au régime Assad. « Nous avons toujours dit qu’une solution politique passait par Moscou », a déclaré M. Manaa, membre du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCD), ajoutant qu’une « solution militaire est en cours sur le terrain. Mais la majorité des Syriens sont convaincus qu’une solution politique est souhaitable, que cela nous sauverait, et qu’il existe une véritable chance ». De son côté, M. Lavrov n’a montré aucun signe d’infléchissement de la position russe.
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