vendredi 6 janvier 2012


Les armées de l’Arabie Saoudite et de ses alliés, les Etats du Conseil de Coopération du Golfe se tiennent prêtes, ce mardi 5 janvier, à ce que Washington s’élève contre les menaces iraniennes et envoie un porte-avions ou plusieurs bateaux de guerre à travers le Détroit d’Hormuz, dans le Golfe persique. Riyad exerce de fortes pressions sur l’Administration Obama pour qu'elle ne laisse pas l’Iran mettre à exécution ses menaces de réagir « de toutes ses forces », si le porte-avions l’USS Stennis tentait de rentrer dans le Golfe, et l'incite à contrecarrer les prétentions de l’Iran à contrôler le trafic et le transit par la voie la plus importante du pétrole mondial.

Mercredi soir, le Parlement iranien a commencé à élaborer une charte interdisant aux navires de guerre d’entrer dans le Golfe sans l’autorisation de Téhéran.

Les sources de Debkafile à Washington révèlent que l’Arabie Saoudite a alerté l’Administration Obama que les dirigeants iraniens puissent faire ce qu’ils disent ; leurs dirigeants sont résolus à provoquer une confrontation militaire avec les Etats-Unis, au moment et à l'endroit où ils le décident, plutôt qu’en laisser l’initiative à Washington. A cette fin, les responsables iraniens intensifient leurs postures aggressives de jour en jour. Malgré leur infériorité militaire, les Iraniens pensent qu’ils peuvent arracher une relative victoire d’une confrontation militaire, exactement comme l’avait fait le Hezbollah libanais, durant la guerre de 2006 contre Israël. En tout cas, ils escomptent que tout affrontement restera limité – au moins, au début. Les deux camps commenceront par repérer les faiblesses de l’adversaire, tout en s’efforçant de tenir la ligne pour ne pas basculer vers une guerre totale.

L’échec de l’Amérique à relever le défi iranien confirmera ses dirigeants dans leur conviction que les Etats-Unis sont un tigre de papier et les encouragera à pousser leur avantage pour obtenir de nouveaux gains.

L’évaluation des experts militaires britanniques, jeudi 5 janvier, affirmait que la question, désormais, est : qui va flancher le premier ? Les Etats-Unis poursuivront-ils en conformité à    l’affirmation du Pentagone disant que le déploiement de moyens militaires américains dans le Golfe Persique continuera comme cela s’est toujours passé depuis des décennies ? Ou l’Iran agira t-il conformément à ses menaces et bloquera t-il l’accès à ces eaux aux navires de guerre américains ?

Le Président Barack Obama ne peut se permettre de céder à l’Iran, tout particulièrement alors qu’il fait campagne pour sa réélection en novembre 2012 ; Téhéran, pour sa part, a agité trop de menaces pour pouvoir aisément se rétracter
. La région entière est, maintenant, tenue en haleine, à l’affût des prochaines évolutions, avec les armées américaine, iranienne et du Golfe au plus haut niveau d’alerte de risque de guerre. Les planificateurs militaires américains et iraniens acceptent, de part et d’autre, que leur avantage repose sur le fait de surprendre l’ennemi – sans, pour autant, catapulter le Golfe Persique dans une guerre à outrance.

Les publications de la Marine américaine affichent, comme celles du mercredi 4 janvier, un signe des temps : l’une a diffusé une série de photos d’avions de combat-bombardiers F-18 super-Hornet, en attente sur les pistes de décollage du porte-avions USS Stennis, prêts à appareiller à n’importe quel moment. Une autre décrit, pour la toute première fois, les rangées, les unes après les autres, d’énormes bombes stockées dans les soutes du porte-avions, afin de montrer aux Iraniens à quoi tout cela va les mener.

Du point de vue des sources militaires de Debkafile, le fait que les Etats-Unis aient déployé un seul gros porte-avions dans la région ne traduit aucune réticence de la part de Washington à préserver la libre navigation dans le Détroit d’Hormuz et le Golfe Persique. Il n’y a plus besoin de se précipiter à envoyer plus de porte-avions sur un point chaud dans ces eaux stratégiques. Les Etats-Unis maintiennent cinq vastes bases aériennes dans la région du Golfe : deux, les bases d’Ali Al Salem et Ahmed Al Jaber, au Koweit ; la base Al Dhafra aux Emirats Arabes Unis ; et les plus vastes bases aériennes hors-USA : d'Al Adid au Qatar et de Thumrait à Oman.

La concentration de porte-avions dans toute situation donnée n’est plus interprétée comme le signe d’une opération militaire imminente de la part des Etats-Unis.

DEBKAfile Reportage 

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