lundi 2 janvier 2012

Bachar Al Assad construit une place fortifiée


Alors que les observateurs de la Ligue Arabe échouent un peu plus chaque jour, dans leur mission visant à réfréner la violence brutale du régime en Syrie, et que la défiance populaire qui dure depuis dix mois continue à faire rage, le Président Bachar al Assad creuse des retranchements en prévision d’une guerre civile à grande échelle. Debkafile révèle en exclusivité qu’une forteresse est en construction à l’intention du dirigeant syrien, de sa famille, de ses généraux fidèles et de l’élite dirigeante, dans les montagnes de la région alaouite du nord-ouest ( Al Ansariyyah), au cas où Damas deviendrait trop dangereuse pour eux.

De là, les Assad continueront de se battre pour leur survie.

Ces montagnes abritent les seules forêts denses de tout l’environnement de la côte méditerranéenne syrienne. La région montagneuse d’al-Ansariyyah fait 32 kms de largeur et ses sommets atteignent, 
en moyenne, un peu plus de 1200 mètres. La plus haute montagne, Nabi Yunis, à l’Est de Latakia, est située à 1562 mètres de hauteur. Ce site montagneux descend ensuite depuis son extrémité nord à une altitude moyenne de 900 mètres et jusqu’à 600 mètres à son point sud.

Nos sources du renseignement militaire font savoir que les équipes du corps du génie syrien, travaillent à toute vitesse pour bâtir un campement fortifié, doté pour partie de caves et de tunnels enterrés, sur ces versants boisés. Son périmètre est délimité par des défenses anti-tanks, renforcées par des batteries anti-aériennes.

Lorsqu’il sera achevé, ce camp sera l’un des bastions les plus lourdement fortifiés du Moyen-Orient. Pour soutenir le dictateur syrien, de vastes groupes des membres des familles alaouites ont commencé de faire mouvement, depuis la dernière semaine de novembre, à paritr des villes ethniquement mixtes de Latakia, Hama et Homs, vers de nouvelles demeures à l’intérieur du campement, apparemment sur la base des incitations des services de renseignement et de sécurité d’Assad.


Des installations fortifiées permettent de stocker des vivres fournies aux familles alaouites, incapables de quitter leurs villes et villages.

Cette relocalisation massive englobe environ un million d’Alaouites, soit un tiers des 3, 5 millions de membres de cette branche déviante de la foi musulmane chi’ite, qui représentent à peine un dixième de la population totale syrienne.

En réinstaurant ses quartiers-généraux dans cette forteresse montagneuse, Bachar al Assad espère atteindre deux objectifs :

1.
Préserver sa suite alaouite à l’abri des représailles, lors d’une guerre civile de grande envergure. Elle s'expose, en effet, à l’amère revanche des Sunnites, à cause des persécutions brutales que leurs propres ressortissants ont subi des Assad père et fils, depuis 37 ans.

2.
Regrouper les familles alaouites dans des cantons protégés garantira leur loyauté à Bachar al Assad et à son clan.

Nos sources moyen-orientales révèlent que tous les dirigeants des clans alaouites ne veulent pas suivre le dictateur dans son bastion escarpé. Certaines communautés ont basculé dans l’autre camp, pour la première fois depuis le début du soulèvement de dix mois contre ce régime.

Dans les régions qui sont les principaux points chauds, comme Homs et Hama, une douzaine de chefs de villages alaouites ont passé des arrangements avec les chefs de la milice rebelle locale, qui comprend l’Armée Libre de Syrie, pour obtenir des garanties d’immunité contre les attaques, en l’échange que leurs fils refusent de rejoindre la Shahiba, la milice paramilitaire privée d’Assad, appuyée par l’Etat.

L’incapacité d’Assad et de ses partisans à empêcher ces désertions à l’intérieur de son propre clan, dénote le déclin de l’autorité du Président, sous la surface sanglante de la protestation, dans ce pays déchiré par le conflit.


DEBKAfile Reportage exclusif  

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