dimanche 15 janvier 2012

Les attentats complotés par l’Iran et le Venezuela sont “pires que le 11/09”. Par Anna Mahjar-Barducci


Les tensions s’accroissent entre les Etats-Unis et le Venezuela, alors que le Département d’Etat a décidé d’expulser Livia Acosta Noguera, la Consule vénézuélienne à Miami, la déclarant « persona non grata ». La Consule vénézuélienne était impliquée dans un complot présumé de lancer des cyberattaques contre des installations nucléaires des Etats-Unis. Cette décision a été prise comme conséquence directe des révélations faites par le documentaire La Menace Iranienne [la Amenaza Irani, ci-dessous-], diffusée par la chaîne de télévision en langue espagnole Univision

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Livia Acosta Noguera



 

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Dans ce film, la Consule vénézuélienne a été filmée exprimant son soutien à une cyber-attaque parrainée par l‘Iran contre des cibles américaines en 2007, lorsqu’elle était vice-secrétaire de l’ambassade vénézuélienne à Mexico. Selon le documentaire, ces cyber-attaques seraient « pires que le 11/09 ». Le Département d’Etat n’a pas souhaité commenter sa décision. Cependant, un haut-responsable américain a déclaré que cette expulsion constitue un sujet sérieux de préoccupation, parce que « nous ne le prenons pas à la légère, lorsque nous déclarons quelqu’un persona non grata ».

Avant cette expulsion, quatre membres du Congrès  -- Ileana Ros-Lehtinen (Républicaine), Mario Diaz-Balart (Républicain), David Rivera (Républicain) et Albio Sires (Démocrate) – ont écrit une lettre à la Secrétaire d’Etat des USA, Hillary Clinton, exprimant leur « grave préoccupation » au sujet des « lettres de créances » de la Consule vénézuélienne. « Selon un documentaire de la chaîne Univision, intitulé « La Menace Iranienne », […] [La Consule Vénézuélienne] interagit avec des membres des ambassades iranienne et cubaine et avec des étudiants se faisant passer pour des extrémistes […] dans le but de coordonner une cyber-attaque contre le gouvernement des Etats-Unis et nos systèmes protégeant des infrastructures sensibles à la Maison Blanche, au FBI et à la CIA. Si cela s’avère vrai, ces actions démontrent la volonté [de la Consule vénézuélienne] de nuire aux intérêts américains et la menace potentielle que posent les activités de la Consule vénézuélienne contre notre sécurité nationale. Ayant tout cela à l’esprit, nous requérons respectueusement du Département d’Etat qu'il enquête sur ces allégations, et si elles s’avéraient vraies, de la déclarer persona non grata et de requérir son renvoi immédiat des Etats-Unis », écrivent-ils.

Le membre du Congrès David Rivera a aussi révélé que Washington détenait des informations selon lesquelles des membres du corps diplomatique vénézuélien sont, également, des officiers d’active des services de renseignement vénézuéliens. Cela signifierait qu’on peut supposer que les espions vénézuéliens agissent librement sur le territoire des Etats-Unis. Le membre du Congrès Rivera a averti qu’il devrait y avoir une enquête immédiate sur les autres menaces vénézuéliennes en cours contre la sécurité nationale des Etats-Unis, étant donnée, en particulier, la coopération entre les renseignements du Venezuela et ceux de l’Iran.

Il semble clair que le Département d’Etat a découvert que ces suspicions étaient fondées. Selon les médias vénézuéliens, la Consule vénézuélienne est retournée au Venezuela depuis décembre, après avoir quitté les Etats-Unis dès la diffusion du documentaire. « Nous savions déjà que cela allait arriver, aussi est-elle revenue à Caracas, de façon à éviter des situations, dont certaines potentiellement dangereuses », a déclaré le Président vénézuélien Hugo Chavez, au cours d’une conférence de presse.

Chavez a ajouté que cette expulsion est une démonstration de “l’Empire ridicule de l’arrogance… [la consule vénézuélienne] est une professionnelle très digne, qui a été attaquée, calomniée et diabolisée par des groupes extrémistes et, à présent, par le gouvernement de Barack Obama”, a t-il dit, ajoutant qu' “Elle continuera à travailler pour notre ministère des affaires étrangères comme elle l’a fait depuis de nombreuses années”. Le ministre des affaires étrangères du Venezuela, Nicolas Maduro, a déclaré, plus tard;     que le Venezuela est sur le point d’apporter une réponse claire, ferme et en temps opportun à ce sujet ».

L’action des Etats-Unis contre la Consule vénézuélienne intervient précisément au moment où le Président iranien Mahmoud Ahmadinedjad est en visite au Venezuela. Il apparaît donc comme un signal clair de désapprobation que Washington voulait envoyer au Venezuela, étant donné que la Consule vénézuélienne est accusée d’avoir appuyé un complot iranien présumé d’attaquer les Etats-Unis.

La visite d’Ahmadinedjad indique le renforcement à venir des relations entre le Venezuela et l’Iran. Au cours de la visite, Ahmadinedjad et Chavez ont saisi l’occasion de se moquer des inquiétudes des Etats-Unis, concernant le programme nucléaire iranien. « Ils nous accusent d’être des bellicistes faiseurs de guerre », a déclaré Chavez. « Eux, les Américains, sont la véritable menace ». Chavez a aussi commenté qu’il se sentait très honoré par la visite d’Ahmadinedjad. « Actuellement, les porte-parole de Washington disent que ce n’est pas convenable pour aucun pays d’être considéré comme proche de l’Iran.Très bien ! La vérité, c’est que cela nous fait bien rire ! » s’est esclaffé Chavez.

Dans une interview d’Univision, le Président américain Barack Obama a déclaré que les relations  du gouvernement vénézuélien avec l’Iran ne servaient pas les intérêts du peuple vénézuélien. « Finalement, il appartient au peuple vénézuélien de déterminer ce qu’il a à gagner d’une relation avec un pays qui viole les droits de l’homme et est isolé de la plus grande partie du monde. Le gouvernement iranien soutient de façon constante le terrorisme international qui tue des hommes, des femmes et des enfants innocents à travers le monde – y compris aux Amériques. Il réprime sauvagement le peuple iranien, simplement parce qu’il exige ses droits universels. Et Téhéran continue de poursuivre un programme nucléaire qui menace la sécurité du Moyen-Orient. Ici, aux Amériques, nous prenons les activités de l’Iran très au sérieux et nous continuerons de les surveiller très étroitement », a déclaré Obama.
Tunnel exploité par les cartels mexicains à la frontière avec la Californie.
Cela dit, Chavez ne semble pas du tout inquiet, et il veut, de toute évidence, maintenir sa coopération avec l’Iran, même si cela conduira à toujours plus de sanctions américaines. Au cours de la rencontre avec Ahmadinedjad, les deux dirigeants se sont déclarés d’accord pour étendre leur coopération dans les domaines de l’industrie, des sciences et des nanotechnologies, aussi bien qu'en matière d’économie. Ils ont aussi appelé les « puissances impérialistes et extrémistes à arrêter de s’ingérer dans les affaires internes des autres pays ».

Il est clair qu’en dépit de l’expulsion de la Consule vénézuélienne, les Etats-Unis devraient rester en alerte maximale, alors que d’autres menaces contre les Etats-Unis sont susceptibles de provenir du Venezela, en pleine coopération avec l’Iran.
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