mardi 3 janvier 2012

L'Iran conseille aux États-Unis de ne pas revenir dans le golfe Persique


Un haut responsable militaire iranien a averti les États-Unis de ne pas renvoyer leur porte-avions dans le Golfe, où l'Iran se livre à une démonstration de force autour du détroit d'Ormuz, passage stratégique pour le trafic maritime pétrolier.
«Nous conseillons au porte-avions américain qui a traversé le détroit d'Ormuz et se trouve en mer d'Oman de ne pas retourner dans le golfe Persique», a déclaré le général Attaollah Salehi, ajoutant que «la République islamique d'Iran n'a pas l'intention de répéter son avertissement», selon le site de l'armée iranienne.
Le porte-avions américain John C. Stennis qui se trouvait dans le Golfe a traversé la semaine dernière le détroit d'Ormuz pour se rendre en mer d'Oman, en pleines manoeuvres navales iraniennes qui ont duré 10 jours dans la région du détroit.
Plusieurs haut-gradés ont déclaré que l'Iran pouvait fermer ce canal stratégique par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial, en cas de nouvelles sanctions contre les exportations pétrolières qui assurent au pays, deuxième producteur de l'OPEP, 80% de ses devises.
Ces mesures ont été envisagées par les États-Unis et certains pays européens, en particulier la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, pour amener l'Iran à céder sur son programme nucléaire controversé.
Les États-Unis ont critiqué le «comportement irrationnel de l'Iran» et affirmé qu'«aucune perturbation du trafic maritime dans le détroit d'Ormuz ne serait tolérée».
Lundi, au dernier jour des manoeuvres navales, l'Iran a testé plusieurs missiles de croisière, notamment les missiles Ghader et Nour qui ont une portée de 200 km et qui peuvent atteindre des cibles dans le détroit d'Ormuz, en mer d'Oman et dans le Golfe.
De son côté, le chef d'état-major, le général Hassan Firouzabadi, a déclaré que les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, allaient «bientôt» organiser leurs propres manoeuvres dans la région du Golfe, dont ils sont responsables alors que l'armée régulière est chargée de contrôler la mer d'Oman.
Réagissant aux menaces de sanctions pétrolières, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a déclaré mardi que «l'Occident n'est pas capable d'exclure l'Iran des échanges énergétiques dans le monde».
«La situation énergétique dans le monde n'est pas telle que l'on puisse exclure un pays comme l'Iran qui possède les quatrièmes réserves de pétrole et les deuxièmes réserves de gaz dans le monde», a-t-il ajouté.
«Nos plus faibles exportations de pétrole et de gaz sont actuellement (celles) vers les pays européens», soit un peu plus de 15% des exportations iraniennes, a-t-il ajouté.
Dans le même temps, Téhéran a de nouveau proposé une reprise rapide des négociations nucléaires avec les puissances 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) interrompues depuis un an.
«Nous attendons qu'une date et un lieu soient proposés par la chef de la diplomatie de l'Union européenne (Catherine Ashton) pour les négociations entre l'Iran et le groupe 5+1», a déclaré M. Mehmanparast.
Mais l'UE a adressé une fin de non-recevoir à la demande iranienne, ajoutant qu'elle attendait toujours la réponse de Téhéran à sa lettre adressée en octobre aux dirigeants iraniens.
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a pour sa part estimé mardi que l'Iran «poursuit la mise au point de son arme nucléaire».

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