Mouammar Kadhafi a beau appeler ses partisans à le soutenir par "millions", les rebelles progressent. Dans la nuit de samedi à dimanche, des explosions ont touché la capitale, bastion du régime désormais assiégé.
Des explosions et des échanges de tirs nourris ont retenti dans la nuit de samedi à dimanche à Tripoli. Des témoins ont fait état d'"affrontements" dans certains quartiers de la capitale libyenne vers laquelle les rebelles progressent, accumulant les conquêtes depuis quelques jours, notamment à Zliten, Zawiyah et, en partie, Brega.
Des échanges de tirs à l'arme légère et lourde étaient entendusdepuis le centre de la capitale, après la rupture du jeûne du ramadan. Toutefois, des tirs nourris retentissaient toujours dans la capitale vers minuit. Les quartiers de Soug Jomaa, Arada, ainsi qu'à Tajoura, dans l'est de la ville, seraient touchés, selon des témoins.
Le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, ne confirme que de "petits affrontements" avec de petits groupes dans des quartiers comme Tajoura, Soug Jomaa ou Ben Achour, à Tripoli. Selon lui, les forces loyalistes sont venues à bout des insurgés et les affrontements n'ont duré qu'une demi-heure. "La situation est désormais sous contrôle", a-t-il déclaré à la télévision officielle.
Kadhafi veut mobiliser ses partisans
Le colonel Mouammar Kadhafi reste persuadé que cette "mascarade" ne devrait pas durer. "Il faut mettre fin à cette mascarade. Vous devez marcher par millions pour libérer les villes détruites" contrôlées par la rébellion, a déclaré le colonel Kadhafi dans un message sonore diffusé par la télévision libyenne ce dimanche matin.
La télévision libyenne diffuse bien des images de la place verte de Tripoli. Mais les "troupes" sont maigres: des dizaines de personnes y brandissent le drapeau libyen et des photos du Guide libyen. Les "millions" de Kadhafi n'y sont pas. Et des milliers de Tripolitains, qui subissaient déjà de longues coupures d'électricité, tentent désormais de fuir le bastion du régime.
Le dirigeant libyen a malgré tout félicité ses partisans pour avoir repoussé l'attaque des forces rebelles à Tripoli. "Ces rats (...) ont été attaqués par la population cette nuit et nous les avons éliminés. (...) Je sais qu'il y a des bombardements aériens mais le bruit des feux d'artifice est plus fort que celui des bombes lancées par l'aviation", a-t-il ajouté.
Défection-clé dans le camp Kadhafi
Outre la perte de plusieurs villes, dont Zawiyah et sa raffinerie, unique source d'approvisionnement de la capitale en essence, gazole et gaz, le colonel perd des hommes, et notammentl'ancien numéro deux du régime libyen, Abdessalem Jalloud.
Il a fui Tripoli vendredi, direction la Tunisie puis l'Italie qui n'est sans doute qu'un pays de transit pour lui. Il a aussi appelé la tribu du colonel Mouammar Kadhafi à "renier ce tyran", dans une déclaration diffusée dimanche par la chaîne de télévision Al-Jazira.
Le colonel Kadhafi perd l'un de ses compagnons lors du coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir en 1969. Mais Tripoli comme les rebelles ont minimisé la portée du départ de cette figure "marginalisée" depuis 1990 selon un colonel rebelle. Mais cette défection vient cependant s'ajouter aux nombreux autres départs qui finissent par peser lourd.
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