mercredi 31 août 2011

Assad peut encore opter pour la guerre pour échapper aux sanctions

DEBKAfile Reportage spécial 
Lundi soir et mardi 29 et 30 août, trois poids lourds internationaux –la Russie, l’Union Européenne et les nations musulmanes – ont posé de sévères ultimatums au Président Bachar al Assad, pour qu’il mette un terme à sa répression féroce contre la révolte. Malgré cela, ses troupes ont tué 17 personnes dans les villes syriennes – au moment même où il recevait l’adjoint au Ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, qui est arrivé à Damas muni d’un dernier avertissement du Président Dmitry Medvedev : rappelez immédiatement vos hommes dans leurs casernes et instaurez des changements, ou alors Moscou soutiendra les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, assez rudement pour étouffer l’économie syrienne.
 
Ces sanctions ne sont qu’une étape vers une résolution autorisant l’OTAN, ensemble avec les nations musulmanes et arabes, à intervenir militairement dans la crise syrienne.

Des sources du renseignement militaire de Debkafile dévoilent que la Turquie, en tant que membre de l’OTAN, et l’Arabie Saoudite, au nom du Conseil de Coopération du Golfe, ont eu des discussions cette dernière semaine, sur la forme que l’intervention prendrait :
 
Le plan turc a longuement été pris en considération, consistant à envoyer des troupes dans le nord de la Syrie et creuser une poche militaire à partir de laquelle les rebelles syriens pourraient être recevoir une assistance militaire, logistique et médicale.
 Ankara et Riyad fourniront aux mouvements opposes à Assad de larges quantités d’armes et des fonds seront clandestinement injectés à l’intérieur de la Syrie.

3.  L’incursion militaire turque pourrait être accompagnée par l’entrée de troupes saoudiennes par le sud de la Syrie, à la tête de contingents du CCG. Ils pourraient faire mouvements en passant par la Jordanie et établir une seconde enclave sous les auspices du CCG.
 
La troisième option est venue de Téhéran, jeudi dernier 25 août, lorsque le Président iranien Mahmoud Ahmadinedjad a entendu le parler franc de la bouche de son hôte, l’Emir du Qatar, Hamad ben-Khalifa al-Thani.
 
Des sources exclusives de Debkafile en Iran révèlent que le dirigeant Qatari a émis une menace vague : Assad est fini, a-t-il avancé, et il a conseillé à l’Iran de regarder cela en face. Pour le salut même de relations minimalistes avec le monde arabe, l’Iran doit enterrer le régime d’Assad à Damas, ou se trouver confronté au danger bien réel  que la crise syrienne ne dégénère en conflit régional – soit contre la Syrie, ou à cause de la Syrie, il ne l’a pas clairement expliqué.
 
Ahmedinedjad a effuse en bloc les propositions de l’Emir, selon nos sources. Il a rétorqué que l’Iran ne renierait jamais son pacte avec Assad.
 
Deux jours plus tard, font remarquer nos sources militaires, la Syrie a déployé 25 batteries de missiles anti-aériens le long de sa frontière turque.
 
 
A Bruxelles, lundi, l’Union Européenne, forte de 27 membres, s’est incliné devant la demande de Washington et a finalement décidé de coincer Assad en mettant en place un embargo sur le brut importé de Syrie. L’Europe est le plus grand acheteur de pétrole syrien, important pour une valeur de 4, 5 milliards de $ par an. Cela fournit à la Syrie sa plus importante source de revenus étrangers et le financement essentiel aux opérations militaires d’Assad contre les dissidents.
 
Dès que cette source se tarira, le dirigeant syrien sera contraint d’interrompre ces opérations, à moins que l’Iran ne veuille faire la différence.
 
Il est certain qu’Assad apprécie que la coalition qui s’aligne contre lui, des Etats-Unis, de l’Europe, de la Turquie, des nations du golfe arabe et de la Russie, est Presque identique à l’alignement (excepté la Russie) qui vient juste de faire tomber le régime de Mouammar Kadhafi à Tripoli. Ses conseillers et lui ont, très certainement, discuté de la possibilité de payer les pots cassés du même traitement de faveur.
 
L’isolement croissant de leurs dirigeants et la perspective réelle de mesures punitives internationales ont donné à l’opposition un nouveau souffle, depuis bientôt six mois qu’ils se dressent face à une répression meurtrière : samedi 27 août, Assad a dû voir sa propre capitale se rassembler contre lui, à travers de vastes manifestations dans le centre de Damas. La pression venue de la rue  a continuer à se renforcer tout au long des journées de dimanche et lundi, quelques-uns des manifestants se sont aventurés à brandir l’ancien drapeau de la République syrienne au lieu de sa version baathiste introduite par les Assad.

Alep est, désormais, la seule ville syienne qui ne s’est pas encore levée contre le régime. Mardi matin, alors qu’Assad assistait à une célébration pour l’Aïd El Fitr dans une mosquée de Damas, ses soldats dispersaient à balles réelles les manifestants dans la ville de Deir Ez-Zour à l’Est.
 
Des sources militaires bien informées avertissent qu’Assad ne se laissera pas intimider par le nœud coulant international, militaire et économique qui se serre autour de son cou. Il est bien plus probable qu’il tentera de le desserrer en s’en prenant à ses ennemis, à commencer par Israël. L’Iran sera certainement un ardent partisan d’une telle belligérance, qui déclencherait une guerre qui pourrait s’étendre comme un feu sauvage à travers toute la région. 

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