Le samedi 20 août, ils ne sont encore que quelques membres du Conseil National de Transition à être au courant du plan audacieux échafaudé depuis plus de deux mois par une dizaine d’officiers supérieurs de l’état-major de l’OTAN.
Devant ce tableau peu reluisant et craignant que le conflit ne s’enlise davantage, la coalition internationale à décidé de monter une opération « rapide et audacieuse » afin de briser le statu quo sur le terrain. Trois pays ont participé à cette opération qui prendra finalement le nom de « sirène ». Au premier plan, l’on retrouve la France qui a aménagé des pistes d’atterrissage pour ses avions militaires dans le Djebel Neffoussa afin d’acheminer une grande quantité d’armes. Paris a également déployé sur le terrain des dizaines d’agents de la DGSE d’origine maghrébine, aidés par des agents qataris. La Grande-Bretagne a aussi eu un rôle actif dans l’opération « sirène ». Les hommes du MI 6 ont ainsi réussi à s’infiltrer à Tripoli quelques jours avant le déclenchement de l’assaut final. Quant aux Etats-Unis, c’est eux qui ont coordonné toute l’opération en lui offrant la couverture satellite et en transportant les troupes rebelles de Misrata jusqu’à Tripoli même.
Dependant, les trois pays de la coalition en coordination avec le CNT, faisaient face à un véritable problème. Tripoli était bien gardée. Ses portes devaient être « ouvertes de l’intérieur », sinon l’opération aurait été vouée à l’échec. C’est là qu’entre en scène le colonel El Barani Ishqal, commandant des brigades de protection de la capitale libyenne, qui dirigeait une dizaine de milliers de combattants qui tenaient les check-points aux différentes entrées de la ville. L’homme dont un cousin, Hassan Ishqal avait été pendu en 1985 pour tentative de coup d’Etat contre Mouammar Kadhafi, a noué des contacts secrets avec le CNT.
A partir de juillet, il accepte de collaborer avec les rebelles en échange de son immunité et de plusieurs millions de dollars. C’est le verrou qu’il fallait faire sauter, puisque la brigade Mohamed El Mqierif sous le commandement du colonel Ishqal est celle-là même qui protégeait les déplacements des fils de Kadhafi et des dignitaires du régime à l’intérieur de Tripoli. A la mi-août, le plan final est adopté. Le CNT et les trois pays de la coalition décident de passer à l’action. Les forces rebelles dans l’ouest et dans le Djebel Neffoussa accentuent la pression sur les hommes de Mouammar Kadhafi et mobilisent une grande partie de ses troupes sur différents fronts. Le samedi 20 août au matin, les habitants de Tripoli reçoivent des SMS les incitant à se rebeller sur le champ. Les SMS évoquent l’arrestation de Kadhafi et des membres de sa famille. Au crépuscule, des dizaines de mosquées de Tripoli au lieu d’appeler à la prière, passent en mode rébellion et leurs muezzins alternent « Takbir » et appels à manifester. Bizarrement, les hommes du colonel El Barani Ishqal s’évanouissentdans la nature. A la tombée de la nuit, deux cents combattants aguerris débarquent depuis Masrata sur la plage de Tajourae, une banlieue de Tripoli, c’est là que les premiers coups de feu sont entendus. Le quartier de Souk Joumaâ, bastion de la rébellion à Tripoli se soulève à son tour. C’est une véritable fièvre qui s’empare de la grande ville. Kadhafi est sûr qu’il a été trahi et Moussa Ibrahim, son porte-parole , tient une conférence de presse dans un des grands hôtels de la ville. Il tente de détourner l’attention médiatique en braquant les projecteurs vers lui. En même temps, Bab Al Aziziya se vide de ses occupants. La famille du guide de la révolution et les dignitaires du régime évacuent les lieux vers des fermes dans la banlieue de Tripoli. L’évacuation se ferait en partie via des tunnels qui ont été creusés depuis plus d’une vingtaine d’années par le guide, dont la paranoïa est légendaire. Dimanche, l’avancée des rebelles dans la ville se confirme. Le pouvoir libyen, qui vit ses derniers moments, décide d’envoyer Seif El Islam faire la parade devant les journalistes. A sa sortie de Bab Al Azizya, les hommes d’Ishqal l’interceptent et le capturent. Il restera prisonnier pendant plus de deux heures. Le CNT annonce alors que Seif El Islam devrait être remis à la Cour pénale internationale. Mais, ce dernier arrive à s’échapper en soudoyant ses geôliers. C’est lui qui organise le sauvetage de son grand frère Mohamed, retenu prisonnier dans sa maison. Les fils de Mouammar Kadhafi ont du mal à faire accepter à leur père l’idée de quitter son antre et il sera d’ailleurs l’un des derniers à la quitter, le dimanche soir. Il est évacué vers le zoo, puis vers le quartier d’Abou Selim où se trouvent les habitations de la garde révolutionnaire. La famille Kadhafi joue la montre.. Ses membres, avec leurs derniers fidèles, veulent rejoindre la ville de Sebha dans le sud, mais les routes sont étroitement surveillées par les drones américains.
Même si l’opération « sirène » n’a pas atteint tous ses objectifs, puisque aucun membre éminent du régime n’a été jusque-là capturé, elle a permis d’inverser radicalement la donne. C’est aujourd’hui Mouammar Kadhafi et ses fils qui campent le rôle d’insurgés, alors que le CNT tente de trouver ses marques et de constituer la matrice d’un Etat. Une bataille autrement plus rude que celle qu’il a menée contre les forces du guide déchu.
http://www.maghreb-intelligence.com/les-editos/1562-exclusif-les-dessous-de-lultime-trahison-qui-a-mis-fin-a-au-regne-de-kadhafi.html
En effet, depuis l’entrée en service des drones américains Predator, la coalition dispose d’une mine d’informations sur les brigades encore fidèles à Mouammar Kadhafi. A la manœuvre, les centaines d’agents du renseignement extérieur et des forces spéciales françaises, américaines et anglaises déployés sur le sol libyen, qui ont fini par recueillir des données très précises sur l’armement et les positions défensives de la garde rapprochée de Kadhafi. Les rapports établis par ces derniers et centralisées par l’OTAN faisaient ainsi état d’une certaine lassitude parmi les forces loyales au guide de la révolution. De surcroit, grâce aux armes et aux munitions qui continuaient d’affluer vers Tripoli à partir du Tchad et de l’Algérie, il apparaissait que Mouammar Kadhafi pouvait encore résister pendant de longs mois, d’autant plus que les « performances » militaire des rebelles ne prêtaient pas vraiment à l’optimisme. Sur le front de l’Est, les insurgés piétinaient encore à l’entrée de la ville pétrolière d’El Briga et subissaient plusieurs revers, dans l’Ouest, les percées dans le Djebel Nefoussa étaient réelles, mais demeuraient fragiles et à la merci d’une contre-attaque de brigades kadhafistes surarmées. Enfin, à Tripoli, les cellules embryonnaires des rebelles étaient étroitement sruveillées par les services de répression.Devant ce tableau peu reluisant et craignant que le conflit ne s’enlise davantage, la coalition internationale à décidé de monter une opération « rapide et audacieuse » afin de briser le statu quo sur le terrain. Trois pays ont participé à cette opération qui prendra finalement le nom de « sirène ». Au premier plan, l’on retrouve la France qui a aménagé des pistes d’atterrissage pour ses avions militaires dans le Djebel Neffoussa afin d’acheminer une grande quantité d’armes. Paris a également déployé sur le terrain des dizaines d’agents de la DGSE d’origine maghrébine, aidés par des agents qataris. La Grande-Bretagne a aussi eu un rôle actif dans l’opération « sirène ». Les hommes du MI 6 ont ainsi réussi à s’infiltrer à Tripoli quelques jours avant le déclenchement de l’assaut final. Quant aux Etats-Unis, c’est eux qui ont coordonné toute l’opération en lui offrant la couverture satellite et en transportant les troupes rebelles de Misrata jusqu’à Tripoli même.
Dependant, les trois pays de la coalition en coordination avec le CNT, faisaient face à un véritable problème. Tripoli était bien gardée. Ses portes devaient être « ouvertes de l’intérieur », sinon l’opération aurait été vouée à l’échec. C’est là qu’entre en scène le colonel El Barani Ishqal, commandant des brigades de protection de la capitale libyenne, qui dirigeait une dizaine de milliers de combattants qui tenaient les check-points aux différentes entrées de la ville. L’homme dont un cousin, Hassan Ishqal avait été pendu en 1985 pour tentative de coup d’Etat contre Mouammar Kadhafi, a noué des contacts secrets avec le CNT.
A partir de juillet, il accepte de collaborer avec les rebelles en échange de son immunité et de plusieurs millions de dollars. C’est le verrou qu’il fallait faire sauter, puisque la brigade Mohamed El Mqierif sous le commandement du colonel Ishqal est celle-là même qui protégeait les déplacements des fils de Kadhafi et des dignitaires du régime à l’intérieur de Tripoli. A la mi-août, le plan final est adopté. Le CNT et les trois pays de la coalition décident de passer à l’action. Les forces rebelles dans l’ouest et dans le Djebel Neffoussa accentuent la pression sur les hommes de Mouammar Kadhafi et mobilisent une grande partie de ses troupes sur différents fronts. Le samedi 20 août au matin, les habitants de Tripoli reçoivent des SMS les incitant à se rebeller sur le champ. Les SMS évoquent l’arrestation de Kadhafi et des membres de sa famille. Au crépuscule, des dizaines de mosquées de Tripoli au lieu d’appeler à la prière, passent en mode rébellion et leurs muezzins alternent « Takbir » et appels à manifester. Bizarrement, les hommes du colonel El Barani Ishqal s’évanouissentdans la nature. A la tombée de la nuit, deux cents combattants aguerris débarquent depuis Masrata sur la plage de Tajourae, une banlieue de Tripoli, c’est là que les premiers coups de feu sont entendus. Le quartier de Souk Joumaâ, bastion de la rébellion à Tripoli se soulève à son tour. C’est une véritable fièvre qui s’empare de la grande ville. Kadhafi est sûr qu’il a été trahi et Moussa Ibrahim, son porte-parole , tient une conférence de presse dans un des grands hôtels de la ville. Il tente de détourner l’attention médiatique en braquant les projecteurs vers lui. En même temps, Bab Al Aziziya se vide de ses occupants. La famille du guide de la révolution et les dignitaires du régime évacuent les lieux vers des fermes dans la banlieue de Tripoli. L’évacuation se ferait en partie via des tunnels qui ont été creusés depuis plus d’une vingtaine d’années par le guide, dont la paranoïa est légendaire. Dimanche, l’avancée des rebelles dans la ville se confirme. Le pouvoir libyen, qui vit ses derniers moments, décide d’envoyer Seif El Islam faire la parade devant les journalistes. A sa sortie de Bab Al Azizya, les hommes d’Ishqal l’interceptent et le capturent. Il restera prisonnier pendant plus de deux heures. Le CNT annonce alors que Seif El Islam devrait être remis à la Cour pénale internationale. Mais, ce dernier arrive à s’échapper en soudoyant ses geôliers. C’est lui qui organise le sauvetage de son grand frère Mohamed, retenu prisonnier dans sa maison. Les fils de Mouammar Kadhafi ont du mal à faire accepter à leur père l’idée de quitter son antre et il sera d’ailleurs l’un des derniers à la quitter, le dimanche soir. Il est évacué vers le zoo, puis vers le quartier d’Abou Selim où se trouvent les habitations de la garde révolutionnaire. La famille Kadhafi joue la montre.. Ses membres, avec leurs derniers fidèles, veulent rejoindre la ville de Sebha dans le sud, mais les routes sont étroitement surveillées par les drones américains.
Même si l’opération « sirène » n’a pas atteint tous ses objectifs, puisque aucun membre éminent du régime n’a été jusque-là capturé, elle a permis d’inverser radicalement la donne. C’est aujourd’hui Mouammar Kadhafi et ses fils qui campent le rôle d’insurgés, alors que le CNT tente de trouver ses marques et de constituer la matrice d’un Etat. Une bataille autrement plus rude que celle qu’il a menée contre les forces du guide déchu.
http://www.maghreb-intelligence.com/les-editos/1562-exclusif-les-dessous-de-lultime-trahison-qui-a-mis-fin-a-au-regne-de-kadhafi.html
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