La fin de l'euro, et par là même la fin de la crise de la zone euro, se fera par l'Allemagne.
Les dernières semaines ont en effet montré que l'Allemagne considérait avec de plus en plus de scepticisme les avantages que lui apporte la monnaie unique, par opposition aux inconvénients grandissants qu'elle engendre.
D'un côté l'euro est une construction allemande.
Monnaie forte, dont la banque centrale est située à Francfort, l'euro prive depuis des années les principaux concurrents de l'Allemagne, France et Italie en tête, de leur arme traditionnelle pour développer leur industrie et protéger leurs parts de marché : la dévaluation compétitive.
Résultat : pendant que l'Allemagne engrange les excédents commerciaux, pendant que son industrie prospère, la France et l'Italie suffoquent, additionnent les déficits, et se désindustrialisent à vitesse grand V.
C'est l'histoire de 10 ans d'euro.
La France souffre tout particulièrement, avec 0% de croissance au deuxième trimestre 2011, contre 0,1% en Allemagne, et 0,3% en Italie.
On voit que les dirigeants français, moins encore que les autres, ne sont plus capables de protéger leur peuple.
Mais l'euro désormais coûte très cher à l'Allemagne, et la balance coût/avantage commence sérieusement à pencher du côté du coût.
Ayant considérablement affaibli la plupart des économies de la zone, l'euro est un puissant facteur d'endettement qui cause la chute les uns après les autres des pays qui l'ont choisi pour monnaie : la Grèce, puis l'Irlande, le Portugal, et maintenant l'Espagne et l'Italie.
On dit déjà que la France pourrait très vite perdre son AAA, et plonger elle-aussi dans le précipice de la dette.
L'Allemagne doit désormais payer, sans cesse payer, comme la France.
Et l'Allemagne est le pays qui paie le plus, pour tenter sans succès de renflouer les pays victimes de la monnaie unique. La quote-part de l'Allemagne dans le Fonds de renflouement européen, FESF, est en effet de 27% (20% pour la France).
Ce qui signifie que les crises de surendettement de la Grèce, l'Irlande et le Portugal ont déjà alourdi la dette allemande de 81 milliards d'euros (60 milliards pour la dette française), faisant désormais douter de la solidité financière du pays.
En Allemagne, le débat sur l'euro est très vif. Les médias s'en emparent, organisent des confrontations. Contrairement à la France où l'élite médiatique et politique l'étouffe, le débat est chaque jour plus puissant outre-Rhin.
Et l'opinion publique allemande est de plus en plus remontée, fatiguée de devoir payer des sommes colossales pour rien, et de subir une monnaie que désormais 1 Allemand sur 2 veut quitter.
La sortie de l'Allemagne de l'euro sera rapide. Elle entraînera la fin de l'euro, et le retour enfin possible aux conditions qui permettent la croissance, l'emploi et le désendettement.
En France, Marine Le Pen voit ses diagnostics et ses solutions gagner chaque jour en crédibilité.
Ce "coup de pouce" allemand, probablement en plein pendant la campagne présidentielle, lui donnera un argument supplémentaire de première importance.
Face à des partis fatigués, qui donnent le sentiment de tourner en rond, UMP et PS, Marine Le Pen est et sera plus que jamais au centre du débat présidentiel.
Source : le Post
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