31 membres des forces spéciales américaines et 7 des forces spéciales afghanes ont été tués dans le crash, selon la présidence afghane. Il s’agit de l’événement le plus meurtrier en bientôt dix ans de conflit pour la coalition.
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Selon les autorités de la province du Wardak (centre), où il s’est écrasé, l’appareil a été abattu par les insurgés talibans au cours d’une opération conjointe avec l’armée afghane dans la nuit de vendredi à samedi.
L’Otan, qui avait confirmé dans la matinée qu’un de ses hélicoptères s’était écrasé, a dans l’immédiat refusé de confirmer ce bilan et les causes du crash.
« Le président Hamid Karzaï est profondément attristé par la mort de 31 membres des forces spéciales américaines dans le crash de l’hélicoptère dans lequel ils se trouvaient », indique la présidence afghane dans un communiqué, ajoutant que sept membres des forces spéciales afghanes ont également péri.
La présidence ne précise pas les causes du crash, mais Shahidullah Shahid, un porte-parole des autorités du Wardak, a affirmé à l’AFP que « l’hélicoptère américain qui s’est écrasé la nuit dernière a été abattu par les talibans ».
« Il a été touché par une roquette tirée par les talibans alors qu’il décollait », a-t-il ajouté, précisant que l’Isaf et les forces conjointes menaient alors une opération dans un district du Wardak, province limitrophe de celle de Kaboul et où les talibans sont nombreux.
Les insurgés talibans, joints par l’AFP, avaient déjà affirmé avoir abattu l’hélicoptère.
L’appareil était un Chinook, selon une source à l’Otan, un hélicoptère de transport militaire capable de transporter jusqu’à 44 militaires en plus des trois membres d’équipage.
« Vers 22H00, nous avons entendu des hélicoptères survolant le village. Nous étions chez nous, quand nous avons vu un hélicoptère atterrir sur le toit de la maison d’un commandant taliban, puis une fusillade a commencé », a raconté de son côté à l’AFP Mohammad Saber, un habitant du village d’Amikhan.
« Peu après avoir redécollé, l’hélicoptère a perdu de l’altitude et s’est écrasé », a-t-il ajouté.
L’événement le plus meurtrier du conflit pour la coalition remontait au 28 juin 2005, quand 16 militaires américains avaient été tués dans la chute d’un hélicoptère Chinook, touché par une roquette tirée par des talibans dans la province orientale de Kunar.
Le 26 octobre 2009, trois hélicoptères s’étaient écrasés, dont deux après une collision en vol, tuant 11 soldats américains et trois policiers de l’Agence anti-drogue américaine (DEA).
L’Isaf compte environ 130.000 soldats, aux deux tiers américains, qui combattent depuis fin 2001, au côté du gouvernement afghan, l’insurrection lancée par les talibans après qu’ils ont été chassés du pouvoir.
Un soldat de l’Otan a par ailleurs été tué ce samedi par une bombe artisanale dans le sud de l’Afghanistan.
Les pertes de samedi portent à au moins 374 le nombre de militaires de l’Otan ayant péri dans le cadre des opérations en Afghanistan depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir du site spécialisé icasualties.org.
Plus de 2.600 soldats étrangers ont été tués depuis le début du conflit, selon le site.
Le président américain Barack Obama a annoncé fin juin le retrait d’ici mi-2012, d’un tiers du contingent américain, soit 33.000 hommes, la totalité des renforts envoyés depuis fin 2009, dans le cadre du retrait des troupes de combats de la coalition, censé s’achever fin 2014.
L’Otan a parallèlement entamé le transfert de la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes, dont nombre d’experts et d’Afghans doutent de la capacité à prendre le relais de l’Isaf d’ici fin 2014, alors que la rébellion afghane s’est étendue jusque dans le nord du pays, bien au-delà de ses bastions du sud et de l’est.
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