Après avoir conquis la ville d’Hama au nord, au cours d’une agression militaire sanglante, le Président syrien Bachar al Assad a envoyé, dimanche 7 août, une division entière de 200 tanks et des dizaines de véhicules blindés frayer leur route à coup de bombardements, dans une autre ville rebelle, le centre pétrolier de Syrie de Deir al-Zour, dans la vallée de l’Euphrate, une ville d’un demi-million d’habitants. On rapporte qu’au moins 70 personnes ont été tuées en un jour.
Les sources militaires de Debkafile rapportent qu’alors qu’Hama est un bastion des Frères Musulmans, Deir al-Zour est un centre urbain qui rassemble quelques 2, 1 millions de membres de tribus nomades bédouines de toutes sortes, alentour. Ce sont aussi des Musulmans sunnites, quoi que d’obédiences diverses. La fédération tribale Baqqara est la plus nombreuse numériquement, avec 1, 2 million d’individus, suivie par les Fadan Walad et les Fadan Kharsa de la Vallée de l’Euphrate, ainsi que les al Shammar Karsah de Deir al Zour et de ses environs.
A la différence des manifestants d’Hama, ces homes des tribus manquent d’armes antitanks pour lutter contre les blindés syriens, et, ainsi, leur ville ne devrait pas tenir contre l’assaut syrien au-delà de deux ou trois jours. Les hommes des tribus ont, pendant ce temps, couru à couvert dans les épais bosquets de papyrus sur les berges du fleuve et les étroits wadis (vallée ou lit de rivière asséché) de la province irakienne d’Al Anbar, juste de l’autre côté de la frontière. Depuis ces endroits dérobés, nos sources militaires s’attendent à ce que ces réfugiés organisent des moyens guerriers de prolonger leur guérilla contre le régime Assad et l’armée syrienne.
*
Debkafile rappelle qu’elles constituent ces mêmes tribus qui, de 2003 à 2006, ont rejoint Al Qaeda au cours d’une guerre sanglante contre les forces américaines dans le Centre de l’Irak, empêchant que l’Anbar et les villes du centre d l’Irak, de Falluja et Ramadi, ne soient jamais vraiment sous contrôle et constamment prises des convulsions des attaques-suicides. Ce n’est uniquement que lorsque que le Président George W. Bush accepta d’instaurer le projet des Conseils de l’Eveil, imaginé par le Général David Petraeus, l’actuel directeur de la CIA, ce qui impliqua des versements mensuels conséquents aux chefs de tribus pour qu’ils se battent contre Al Qaeda qu’Al Anbar fut pacifié.
Alerté par la menace que posent ces tribus, les services de sécurité syriens, en prévision de l’offensive de Deir al-Zour, la semaine dernière, ont capturé comme otage le chef de la tribu Baqqara, le Cheikh Nawaf al-Bashir, pour dissuader les tribus de rejoindre le soulèvement contre le régime. Le renseignement militaire syrien trouvera en lui un être dur à briser, même en tentant de le soudoyer très cher.
Il pourrait bien en résulter que, même si l’armée syrienne fint par juguler Deir Al-Zour et Abu Kemal, sur la frontière irakienne, ses forces seront faites comme des rats, par les tribus sunnites qui contrôlent les réseaux de routes autour des deux villes de l’Est et deviennent la proie de leurs assauts.
L’offensive d’Assad contre ces deux villes met aussi en danger les petits champs de pétrole de la Syrie et leur système de pipeline. Leur production quotidienne de 8 à 10 millions de $ est sa ressource essentielle de revenu, de façon à soutenir son effort de guerre contre l’insurrection et ils deviendront certainement une cible stratégique prioritaire pour la résistance.
Le Premier Ministre Turc Tayyip Erdogan a décidé d’envoyer son Ministre des Affaires étrangères, Ahmed Davutoglu à Damas, mardi 9 août, après avoir déclaré samedi que la patience de la Turquie à l’égard de son voisin « devenait ténue et que son pays ne pourrait pas resté les bras croisés face à sa violence… amis qu’elle ferait ce qui est nécessaire ».
Davutoglu “ fera connaître note message d’une façon bien plus ferme”, a laissé entendre Erdogan, “… un autre processus prendra forme, en fonction de leurs réponses et de leurs actions ».
“Nous ne percevons la Syrie comme un problème qui nous est étranger, la Syrie est notre problème intérieur, parce que nous avons une frontière de 850 kms en commun avec ce pays, nous avons des liens historiques et culturels, nous avons une même parenté », a expliqué Erdogan.
C’était le dernier avertissement de la part d’Ankara – et, par conséquent, de l’OTAN – laissant entendre que la Turquie était sur le point d’intervenir militairement en Syrie, après avoir maintenu les unités de son armée de l’autre côté de la frontière syrienne, depuis des semaines. Vendredi 5 août, l’Ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Dmitry Rogozin a accusé l’OTAN, dont la Turquie est membre, de planifier une campagne militaire contre la Syrie, et contribuer à renverser le régime Assad « avec l’objectif de long terme de préparer une tête de pont pour une attaque contre l’Iran » [ Russie : l’OTAN prête à prendre des mesures militaires en Syrie, comme tête de pont contre l’Iran]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire