dimanche 7 août 2011

Quand le riche compte ses sous, la Somalie compte ses morts ! Par Pieter KERSTENS


C’est à partir de la péninsule somalienne que put s’épanouir l’Empire d’ Aksoum.

Plus tard, au III siècle, la côte est animée par les commerçants arabes et les musulmans qui détruisent ce berceau de la civilisation et de l’Église éthiopienne.

Après diverses guerres, les Somalis atteignent les frontières du Kenya et depuis plus d’un siècle « la Corne de l’Afrique » est le théâtre d’affrontements sanglants entre un Islam conquérant et les animistes chrétiens.  Ainsi, Henry de Monfreid (1879-1974) journaliste et écrivain a retracé dans son livre les guerriers de l’Ogaden (édité par NRF-Gallimard en 1936) sa mission de reportage pour Paris-Soir entre juillet et fin décembre 1935, pour couvrir le conflit italo-abbyssin. Cet ouvrage permet aussi de mieux saisir les conséquences actuelles d’une guerre de religion sans fin.

En 1969, le président Abdirachid Ali Shermake est assassiné et une junte militaire s’empare du pouvoir : un Conseil de la Révolution, présidé par le général Ziyad Barre, proclame la Somalie « République démocratique » et entreprend des réformes de caractère socialiste.  Pendant plus de vingt ans, l’Internationale Socialiste des camarades Jospin, Lang, Schultz, Castro, Spitaels, Di Rupo, Delors et consorts soutient le dictateur rouge qui sera renversé en 1991.  Le pays est ravagé par la guerre civile et la famine.     Fin de l’acte I.

En 1992, une force militaire internationale, sous commandement américain, intervient pour assurer la distribution de l’aide alimentaire. En 1993-1995, c’est l’opération « Restore Hope », sous l’égide de l’ONU, mais la coalition ne parvient pas à désarmer les milices islamistes et la mission de l’ONU prend fin sans que la paix civile ne soit rétablie. On se souviendra des épisodes retraçant les exploits du « french doctor » Kouchner, ployant sous un sac de riz et de la calamiteuse « chute du faucon noir », durant laquelle la CIA se ridiculisa une fois de plus.   Fin de l’acte II.

Depuis maintenant 20 ans, les clans et les factions armées musulmanes d’Al Shabab font régner la terreur en Somalie et les côtes de l’Océan Indien ont vu se développer de nombreux repaires de pirates qui arraisonnent les navires marchands et prennent les équipages en otages contre de plantureuses rançons.

Selon les images communiquées par les médias mondiaux, plus grand-chose ne reste debout après les razzias des milices islamistes. Dans l’hypothèse d’un retour des somalis à une vie normale (mais connaissent-ils ce terme ?) nous allons être soumis au feu roulant des charognards de l’humanitarisme, à l’égal de ce que nous avons subi après le tsunami qui ravagea les rives de l’Océan Indien le 26 décembre 2004. Ce ne furent que débauches d’images choc et surenchères larmoyantes dans l’émotionnel et la sensiblerie, afin d’extorquer quelques deniers à Margot et autres âmes compatissantes.

Et si pour une fois on changeait de donateurs ?  CHICHE !!!

Que tous les médias asiatiques, africains et occidentaux se tournent vers le monde musulman et l’assaillent en permanence de demandes d’aides en tous genres dont les somalis manquent cruellement. Rien de plus facile : le Nigeria (1er pays musulman au monde) n’ayant pas d’argent, pourrait envoyer 1.000 tonnes de gas-oil par jour et ce durant les 5 prochaines années ; idem pour l’Ouzbékistan qui pourrait livrer 2.500m3 de gaz pour que mijotent les plats quotidiens des somaliens. On connaît les faiblesses des monarques et des dirigeants des pays exportateurs de gaz et de pétrole pour les avions de prestige et les yachts de rêve.  Leurs projets ahurissants (comme des pistes de skis dans le désert, des pâturages pour vaches Holstein à la place des dunes ou encore des milliers de villas à 1 million € construites sur des îles artificielles) « économisent l’énergie » selon les discours Écolo.  Nous suggérons dès lors à la présidence de l’UE d’envoyer à ceux-ci un ultimatum, car la très forte hausse du pétrole a permis à ces pays d’encaisser des plus-values inespérées. Qu’ils rétrocèdent donc 20 milliards USD à leurs frères somaliens, ce ne sera que justice et ne comptera que pour 1% de leurs exportations totales.

Et que les saltimbanques du « charity business » lâchent le portefeuille de la famille Bidochon pour se diriger vers le clan des milliardaires : Carlos Slim Helu, Rupert Murdoch, Jack Niklaus, Wee Cho-Yaw, Mudda Hassanal Bolkhia, Edmond Safra, Bernard Arnault, Athina Roussel, Chatri Soponpanich, Banyong Lamsan, Emilio Botin, François Pinault, Jill Price, Warren Buffet, ou les familles Walton, Bettencourt, Dassault, de Rotschild, Bouygues, Loudon, Philips, Heineken, Heijn, Agnelli, Hearst, Hammer, Rockefeller, Getty et autres Niarchos, Matsushita , Bin Laden, Lauder, ben Mahfou, Kamprad, Khashoggi, Eisenberg, Pharaon, Al-Fayed, Wildenstein, Li Ka-Shing ou encore Oppenheimer,Kahane et David Weill, quelques-uns parmi les 10.000 richissimes qui survolent le monde assis sur leur nuage, ignorant que « seule la misère a le goût de la pauvreté ».

À eux seuls, ces nantis peuvent changer le destin de la Somalie en un tournemain, en consacrant 0,2% de leur fortune à la reconstruction du territoire soit environ 30 milliards de dollars.

Les 50 milliards d’USD ci-dessus pourront éradiquer facilement l’insécurité alimentaire qui touche les 10 millions de personnes dans la zone, pour les 10 prochaines années.

De cette manière nous, « ceux d’en bas », pourrions consacrer le temps et l’argent nécessaires à régler des factures quotidiennes, des taxes et des impôts de plus en plus lourds dans nos budgets de plus en plus maigres.

NON, Margot ne doit pas donner 1 Euro pour Mogadiscio !

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