Deux soldats français ont été tués hier en Afghanistan dans une attaque d’insurgés dans la province de Kapisa, à une soixantaine de kilomètres de Kaboul, dans l’est du pays. Le bilan des pertes françaises s’alourdit encore. Depuis 2001, la France a ainsi perdu 72 hommes en Afghanistan. Les deux soldats tués dans l’Est étaient deux parachutistes de la Légion étrangère. Cinq autres légionnaires ont été blessés, « parmi lesquels trois sont légèrement touchés et deux plus sérieusement atteints, sans que leur pronostic vital soit engagé », a indiqué le porte-parole du contingent français en Afghanistan, le lieutenant-colonel Eric de Lapresle. Ces militaires participaient, en compagnie de militaires et policiers afghans, à une opération de recherche d’armes et d’explosifs dans le village de Nawrozkhel, à l’entrée de la vallée de Bedraou. « Au moment où les Français et les Afghans se désengageaient, il y a eu des tirs insurgés et un accrochage », a expliqué le lieutenant-colonel de Lapresle.
Vietnamisation du conflit
Le week-end a été noir pour les forces de l’Otan. Samedi, trente militaires américains, sept membres des forces spéciales afghanes et un interprète périssaient dans le crash d’un hélicoptère Chinook abattu par une roquette tirée par les talibans dans le centre du pays. Cette perte majeure est de loin la plus importante pour la coalition en bientôt dix ans de guerre. Au-delà du nombre de soldats tués, c’est surtout le symbole qui frappe : parmi eux, vingt Navy SEALs, dont certains appartenaient à la « Team 6 », selon les médias américains, fameuse pour avoir mené le 2 mai le raid contre l’ex-leader d’al-Qaida, Oussama Ben Laden. Trois mois plus tard, l’élite de l’armée américaine subit un revers qui démontre la vietnamisation du conflit. Les talibans ne lâchent rien. Pire, alors que l’Otan a entamé un retrait qui devrait s’achever en 2014, redoublant d’efforts et d’audace, ceux-ci regagnent du terrain, y compris dans les espaces jusqu’à présent sécurisés. Il deviendra désormais difficile aux forces encore présentes de ne pas faiblir. Nicolas Sarkozy a promis le contraire dimanche. Certaines promesses sont difficiles à tenir.
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