Les forces égyptiennes ont entamé une descente sur la Péninsule du Sinaï, dimanche 14 août, pour leur première opération de l’après-Moubarak, visant à en reprendre le contrôle tombé aux mains d’éléments hors-la-loi et terroristes, qui se sont insinués là, à la faveur de la Révolution égyptienne et sont responsables du sabotage du gazoduc égyptien vers Israël, la Jordanie et la Syrie.
Lundi, trois brigades de 1700 hommes de l’armée égyptienne, appuyés par des tanks, un nombre équivalent des policiers spécialisés et 3 400 membres du personnel de sécurité conduisaient leurs véhicules à travers les villes du Nord d’El Arish, Cheikh Zuweid et Rafah, qui est divisée entre l’Egypte et la Bande de Gaza. Au cours de leurs premiers affrontements avec les hommes armés de l’Armée de Libération Islamique, l’un d’entre eux a été tué et 11 capturés, dont 4 Palestiniens, selon le communiqué de l’armée égyptienne.
Les sources militaires de Debkafile ajoutent que trois officiers égyptiens ont été kidnappés durant les affrontements – et on ne sait pas s’ils ont été tués ou s’ils sont retenus en otages.
Depuis deux ans, les sources de l’anti-terrorisme de Debkafile ont fait des rapports constants sur la concentration bourgeonnante de cellules d’Al Qaeda et de ses affiliés dans le Sinaï et la Bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Les 2 200 hommes de troupe égyptiens maintenus sur place, après le 14 février, afin d’assurer l’ordre et la garde du gazoduc égyptien de gaz naturel en direction d’Israël, de la Jordanie et de la Syrie, ont facilement été submergé. L’installation a été sabotée cinq fois et la fourniture demeure interrompue à cette heure.
Restaurer un semblant de légalité et d’ordre dans le Nord Sinaï sera la partie facile de la mission de l’armée égyptienne – pour laquelle le Caire a obtenu, par avance, l‘autorisation israélienne, découlant conformément à leur accord de paix.
La part vraiment difficile reste à venir, lorsque, dans les semaines à venir, les unités se dirigeront vers le Sud pour débusquer les envahisseurs islamistes, enterrés dans les montagnes du Sinaï central, vers lesquelles ils se sont retirés, la semaine dernière, après avoir mis au courant de l’opération de grande envergure que préparaient les forces égyptiennes.
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Sur les petits chemins étroits et escarpés de montagne, la tâche des soldats sera interrompue en permanence, pour faire face à 2000 hommes puissamment armés et bien organisés des groupes islamistes.
Le Sinaï central interdit est formé de pics abrupts, allant de 1000 à 2642 mètres de hauteur, couvrant une surface de 21 000 kilomètres-carrés [presque l’équivalent du territoire d’Israël]. Le terrain comporte de profonds Wadis [lit de rivières asséchées], des arbustes denses, une eau naturelle abondante et des espèces animales variées servant de nourriture.
En évaluant la situation selon les critères de la guerre en Afghanistan, une force talibane de cette taille contrôlant une région qui fait deux fois la surface de la zone du bastion taliban du Nord Waziristân poserait un défi intenable, même à une armée à grande échelle, comme l’OTAN.
Les forces égyptiennes se sont battues plusieurs fois pour le contrôle de ces montagnes, mais ont toujours échoué, terminant leurs opérations par des accommodements de toutes sortes avec les 350 000 membres des tribus bédouines qui offrent un refuge aux Islamistes et partagent les bénéfices de leurs trafics clandestins. Les Tribus se sont toujours sorties de ces arrangements, puisqu’ils conservent la pleine maîtrise de la région.
Par conséquent, nos sources militaires s’attendent à ce que cette première vague de forces blindées égyptiennes dans le Sinaï soit suivie par de nouvelles – si jamais les dirigeants du Caire ont sérieusement l’intention de reconquérir la péninsule stratégique et de l’expurger de la présence d’Al Qaeda.
Il n’y a, selon nos experts militaires, aucun moyen que cela puisse être réalisé, sans l’appui d’un feu aérien nourri. Les planques terroristes devront être bombardées depuis le ciel et par des hélicoptères de combat, apportant une couverture aux unités blindées, le long des sentiers isolés du Sinaï ; des drones seront nécessaires pour recueillir des renseignements sur les mouvements de l’ennemi.
Le Caire devra faire appel à l’autorisation de Jérusalem pour déployer une puissance aérienne dans le Sinaï, pour la première fois depuis que le territoire a été démilitarisé, conformément aux accords de paix.
Les sources militaire de Debkafile rapportent que l’Armée de Libération islamique – qui a déclaré que son objectif est la conquête de tout le Sinaï et sa transformation en Califat musulman – est un agrégat de cinq groupes terroristes :
1. Des tribus bédouines indigènes qui ont des comptes à régler avec l’armée égyptienne ;
2. Des Palestiniens de la Bande de Gaza entraînés dans des sectes extrémistes salafistes qui font partie intégrante d’Al Qaeda.
3. Des centaines d’adhérents du Jihad Islamique égyptien et de la Jamaa al-Islamiya meurtrière, qui se sont évadés des prisons égyptiennes, le 29 janvier, au paroxysme de la révolution populaire qui a renversé Hosni Moubarak. Les anciens multirécidivistes ont tracé en ligne droite vers le Sinaï et constituent, aujourd’hui, le noyau dur opérationnel du mouvement.
4. Des disciples d’Al Qaeda, qui ont fait route vers le Sinaï, après des carrières violentes en Afghanistan et au Pakistan, à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
3. Des centaines d’adhérents du Jihad Islamique égyptien et de la Jamaa al-Islamiya meurtrière, qui se sont évadés des prisons égyptiennes, le 29 janvier, au paroxysme de la révolution populaire qui a renversé Hosni Moubarak. Les anciens multirécidivistes ont tracé en ligne droite vers le Sinaï et constituent, aujourd’hui, le noyau dur opérationnel du mouvement.
4. Des disciples d’Al Qaeda, qui ont fait route vers le Sinaï, après des carrières violentes en Afghanistan et au Pakistan, à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
5. Les adeptes de divers ordres soufis et derviches égyptiens.
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