lundi 1 août 2011

Situation explosive au Liban

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah avait exclu l'arrestation des quatre membres de son parti accusés d'être impliqués dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Des sources proches du Hezbollah ont accusé le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) de chercher à "enflammer" le Liban au lendemain de la confirmation des noms des quatre suspects du Hezbollah dans l'affaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les sources n'ont pas pas exclu la publication de nouveaux noms de suspects en vue de créer une instabilité dans le pays.
 
 
Les sources ont affirmé au quotidien al-Charq al-Awsat que le juge de la mise en état, Daniel Fransen a ordonné la levée de la confidentialité relative aux charges pesant sur les quatre suspects Salim Ayache, Moustapha Badreddine, Hussein Anaïssi et Assad Sabra afin de "servir les intérêts américains". "Nous avons actuellement d'autres problèmes plus importants à régler, notamment la protection de nos ressources gazières", précisent ses sources au quotidien.
La télévision du parti chiite al-Manar a également affirmé que la décision de Fransen "n'apportait rien de nouveau" précisant que la publication des noms des quatre suspects du Hezbollah n'était que la copie conforme de ce qui a déjà été divulgué.
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) avait confirmé hier les noms des quatre suspects du Hezbollah visés dans son acte d’accusation et précisé quelles charges pèsent sur eux dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en 2005 de Rafic Hariri. « Le juge de la mise en état, Daniel Fransen, a ordonné la levée de la mesure de confidentialité relative aux noms complets, pseudonymes, données personnelles et photographies des individus », indique ainsi le TSL dans un communiqué publié un mois après la divulgation des noms.
 

Geagea accuse Nasrallah d’« usurper le pouvoir »

 
Aux yeux du chef des FL, les propos du secrétaire général du Hezbollah sont un « début de danger réel » pour les ressources du Liban en hydrocarbures.
 
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s’est élevé hier contre les propos tenus mardi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait annoncé que ses combattants s’en prendraient aux installations pétrolières de ceux qui attaqueraient celles du Liban. M. Geagea a estimé que ces déclarations constituent un « début de danger réel » pour les ressources du Liban en hydrocarbures et a accusé le secrétaire général d’ « usurper le pouvoir ».
« Les Libanais avaient été réjouis de la découverte de gaz et de pétrole » au large des côtes du Liban et « les gouvernements successifs avaient commencé à mettre au point le nécessaire pour suivre ce dossier », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Meerab.

« Au cours des derniers mois, les choses se sont précipitées et le président de la Chambre, en particulier, s’est efforcé d’établir des contacts avec le représentant du secrétaire général de l’ONU, Michael Williams, pour parvenir à une solution au sujet de nos frontières maritimes, étant donné le litige entre Israël et le Liban au sujet de ces frontières », a-t-il ajouté, reconnaissant ainsi de manière implicite un rôle positif à Nabih Berry dans ce domaine.
« M. Williams a pu convaincre les Nations unies de la nécessité d’une intervention de la Finul pour aider à tracer les frontières maritimes et a pu également, lors d’entretiens avec des responsables américains, leur arracher un accord » à ce sujet, a-t-il relevé.
« L’important était de commencer à élaborer une solution et l’on peut dire quasiment que nous sommes presque parvenus à un début de solution », a-t-il dit.
Abordant le dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, M. Geagea a indiqué être d’accord avec de nombreux points soulevés par ce dernier au sujet des ressources du Liban en hydrocarbures. « Sayyed Hassan a dit qu’il faisait entièrement confiance au gouvernement dans le suivi de ce dossier. Moi-même j’étais l’une des nombreuses personnes au sein du 14 Mars à avoir dit que nous étions derrière le gouvernement à ce sujet, et cela en dépit de notre opinion négative à l’égard de ce cabinet et de sa politique », a-t-il rappelé.
« Cependant, a-t-il ajouté, lorsque sayyed Hassan dit que “si quelqu’un touche à nos installations, nous nous attaquerons aux siennes” , ce point particulier porte en lui de grands dangers sur lesquels le silence n’est pas permis. »
« Qui donc a chargé sayyed Nasrallah de s’occuper lui-même des droits et des intérêts économiques des Libanais ? Les hydrocarbures sont-elles une affaire privée concernant un parti déterminé ? Pourquoi alors y a-t-il des élections au Liban ? Pourquoi existe-il un président de la République, un Premier ministre ? Mais, à votre avis, y a-t-il vraiment un président de la République, un gouvernement ? » s’est interrogé le chef des FL.
« C’est aux institutions légales de l’État libanais qu’il revient de défendre les droits des Libanais », a-t-il poursuivi. « Si ces mêmes propos avaient été tenus par le chef de l’État, le Premier ministre ou le ministre de la Défense, cela aurait été normal. Mais sayyed Hassan ne sait-il pas qu’il n’a pas été chargé par le peuple libanais de défendre ses intérêts et qu’il existe un gouvernement et une Chambre des députés ? Naturellement, il le sait, et malgré cela, il se comporte ainsi. Cela veut simplement dire qu’il se considère comme le dépositaire de l’autorité véritable au Liban. »
« Et puis, où est notre intérêt dans cette escalade ? a continué M. Geagea. Est-il logique que, d’un côté, MM. Mikati et Berry négocient avec les Européens et les Américains, et que, de l’autre, sayyed Hassan déclenche l’artillerie ? »
« Si, au moins, il avait dit que l’armée libanaise riposterait à une agression israélienne contre nos installations, ses propos auraient été acceptables. Car, le cas échéant, ce ne serait pas à sayyed Hassan de riposter, mais à l’armée libanaise. Cela suffit de réduire ainsi l’armée. Sayyed Nasrallah usurpe le pouvoir et rue dans les brancards pour jouer un rôle déterminé alors que le peuple libanais et les institutions refusent cela », a-t-il souligné.
En fait, a-t-il encore dit, « les propos de sayyed Hassan transposent les intérêts économiques du Liban dans l’aire de la confrontation entre l’Iran, d’une part, et la communauté arabe et internationale, de l’autre. Or, en cas de conflit entre l’Iran et Israël, la communauté internationale soutiendrait Israël. Au lieu de redoubler d’efforts pour maintenir le dossier des hydrocarbures dans son volet économique, nous l’arrachons à son cadre naturel et nous le mettons dans une position perdante ».
« Notre cause est gagnante parce qu’elle se fonde sur la science et sur des données bien établies que nul ne peut ignorer, mais à condition que la pièce soit jouée sur son théâtre naturel. Or, ce qu’a dit sayyed Hassan constitue un début de danger réel sur les ressources en hydrocarbures du Liban », a-t-il fait valoir, avant de juger que le Liban « ne saurait continuer sur cette voie en l’absence d’autorité aux mains de l’État ». 
 
Source : lorientlejour

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